Bonjour-bonjour
Qu’est-ce qu’on dit aux éboueurs ? On leur dit un grand merci ! Non pas de façon ironique comme on pourrait le croire, mais tout à fait sérieusement. Car la grève des éboueurs nous met face à notre production de déchets : ces sacs poubelles qui s’amoncellent dans les rues, matérialisent en effet le volume de cette production, accumulé depuis 10 jours. On nous dit qu’il faut réduire ce volume parce que chaque année en France, un habitant produit 354 kg d'ordures ménagères (Lire ici) – mais on n’en a rien à faire, parce que c’est terriblement abstrait. Or là ça se voit… et ça se sent.
La formule du philosophe : Le déchet est l’impensé du monde moderne.
Et voici comment :
- En temps normal, qui donc se soucie de ce que deviennent ses aliments une fois avalés et digérés ? Et ses bouteilles d’eau ? Et ses vieilles chaussettes ? Et ses ordinateurs usagés, ses voitures mises à la casse ? Personne. Mais là, on ne peut détourner la tête, notre consommation est aussi production de déchets.
- Toutefois, l’illusion peut continuer quand même : je veux parler de l’illusion de la destruction du contenu des poubelles. Car nous savons que tous ces sacs, une fois collectés, sont conduits vers le « Grand Incinérateur » d’où ils partiront en fumée. De nos déchets ne reste que de la fumée… autrement dit pour le moins du CO2, déchet ultime et principal sous lequel étouffe la Nature.
- Bien sûr, il y a le recyclage, et chaque année on marque des progrès dans ce domaine : les déchets peuvent devenir matière première pour de nouvelles productions : la vieille bouteille plastique devient pullover, qui une fois usagé deviendra fibre pour faire des revêtements de routes, etc.
Mais qui ne voit que chaque nouvel emploi suscite de nouveaux déchets ? N’avons-nous pas dit que la fumée des incinérateurs envoie dans l’atmosphère ce déchet ultime qu’est le CO2 ?
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