Mowgli dans la ville – Chronique du 19 janvier

Bonjour-bonjour

 

Je lis cette incroyable nouvelle : un enfant de 9 ans est resté livré à lui-même pendant deux ans sans que jamais ni les voisins, ni ses instituteurs, ni ses camarades de classe ne se soient aperçus de rien.

« Un petit garçon de 9 ans s'est retrouvé à vivre par lui-même pendant près de deux ans, entre 2020 et 2022, dans un appartement HLM de Nersac, en Charente. L'enfant, complètement abandonné, s'est nourri de gâteaux et de boîtes de conserve froides. Son père était absent et sa mère, qui vivait à cinq kilomètres avec sa compagne, lui apportait régulièrement de la nourriture. » peut-on lire ici.

On sera transi d’horreur en découvrant que sa mère qui l’avait abandonné restait pourtant à proximité sans jamais souhaiter le reprendre en charge – sauf à considérer que le fait de lui apporter de temps à autre de la nourriture – comme on donne des croquettes au chat – ne suffise à définir le rôle d’une mère. Certes on la voyait de temps à autre, lorsqu’elle apportait de la nourriture. « Avec une amie, on lui avait dit de ne pas le laisser tout seul, et elle nous a fait comprendre que ce n'était pas du tout nos affaires et qu'elle était là », témoigne anonymement un voisin. Ces voisins qui n’ont fait aucun signalement parce qu’ils ne soupçonnaient pas la vérité.

 

- L’essentiel est aussi de remarquer que personne n’a perçu le moindre désordre dans la tenue, dans le comportement, dans les résultats scolaires de cet enfant. « Il était souriant, très bon élève, toujours propre, poli... Aucun signe ne montrait qu'il était abandonné », constate la maire de Nersac Barbara Couturier.

Finalement vu de l’extérieur cet enfant en manquant de mère n’a manqué de rien. On est ici dans une situation qui évoque ces enfants sauvages, dont le plus connu est Victor de l’Aveyron (rendu célèbre par le film de François Truffaut) ou par Mowgli enfant-loup, qui aurait grandi dans une meute.

Le cas de l’enfant dont nous parlons aujourd’hui est particulièrement stupéfiant puisqu’au lieu de développer une peur généralisée des adultes il a été capable de développer une attitude « résiliente » tout à fait positive (art. cité)

Quand on songe à l’indifférence de cette mère, capable d’abandonner de nouveau son enfant lors de chacune de ses visites, on se demande ce que peut signifier l’obligation qui lui est faite à présent de prendre soin de lui.