samedi 20 janvier 2024

Un diagnostic spécial pour femmes noires – Chronique du 21 janvier

Bonjour-bonjour

 

Une étude sur questionnaire présentant des cas identiques assortis d’une photos (créée sur ordinateur) montre que les services hospitaliers ne portent pas le même diagnostic selon l’aspect ethnique des patients (hommes ou femmes). « Les patientes noires sont moins prises au sérieux et moins susceptibles de recevoir un traitement d'urgence à l’hôpital » conclue l’étude (à lire ici)

L’article cite la sociologue Laure Pitti : « En France, les études ont montré qu'il y a une délégitimation récurrente de la douleur des personnes ‘perçues comme autres’, donc altérisées, qu'elles soient d'origine d'Afrique du Nord, d'Afrique subsaharienne ou dites ‘Roms’ ». La quelle dénonce l’existence d’un préjugé racial : « Parfois on appelle cela le syndrome méditerranéen qui est l'idée selon laquelle les patients originaires de la rive sud de la Méditerranée exagèrent leurs symptômes. Cela aboutit à des disqualifications de leurs maux, et donc à des délais de prise en charge, et donc à des pertes de chance ». 

 

L’intérêt de cette étude n’est pas seulement de révéler l’existence d’un préjugé racial, mais surtout que ce préjugé soit resté inaperçu des médecins interrogés. Car qui donc suspecterait cette préconception, alors que la règle est de faire confiance à l’auto-évaluation des malades, allant jusqu’à leur demander d’évaluer eux-mêmes sur une échelle de 1 à 10 l’intensité de leur douleur ?

Ainsi le « racisme » va bien au-delà des jugements défavorables aux étrangers qui met souvent en cause leur supposée indolence, leur indifférences aux valeurs républicaines, ou encore leur hygiène. On leur imagine une faiblesse congénitale devant la souffrance, faisant qu’on pourrait leur imposer de souffrir beaucoup plus que nous avant d’être pris en charge et soulagés.

Jusqu’à présent on se contentait de croire que la présence de personnes venues d’ethnies exotiques étaient indésirables dans les discothèques. Maintenant on sait que ce sont dans les hôpitaux que les femmes africaines sont indésirables...

 

 Vu ici

... sauf quand elles ont un balai à la main.

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