mardi 30 janvier 2024

Oui, je suis homo. Et vous ? – Chronique du 31 janvier

Bonjour-bonjour

 

« La France dont je suis fier, c’est le pays où on peut être premier ministre et ouvertement homosexuel ».

Vous aurez reconnu-là la déclaration finale du discours de politique générale de Gabriel Attal. C’est mince direz-vous ? Oui, mais pas plus que le reste du discours qui nous énumère des mesures ponctuelles, telle que la facturation des rendez-vous manqués chez le médecin ou la suppression des primes de chômage. Point d'envolées millénaristes sur le grand tournant de l’histoire de l’occident ; point de mesures prises sous la pression d’un cataclysme planétaire ; aucune annonce de renversement d’alliance : des actions dont on verra l’effet avant qu’on ait atteint le coin de la rue.

Sous cet angle cette déclaration en forme ce come-out n’est pas une surprise car déjà connue, mais elle souligne quelque chose de nouveau dans notre pays : l’homosexualité n’est plus qu’un certain comportement sexuel et rien d’autre.

Rappelez-vous : c’était il n’y a pas bien longtemps, l’homosexuel était une folle, une fiote, bref un type dont la façon de marcher, de parler, d’agir était toute entière marquée par son homosexualité. Les homos on les voyait venir de loin, et avant même de leur parler on savait ce qu’ils allaient nous dire, de quel souci ils étaient obnubilés et même quel métier ils faisaient : coiffeur ou couturier.

Et maintenant on admet que notre premier ministre ne soit homo que dans sa vie privée, et même que très peu de choses de ce qui la constitue n’ait à voir avec son « orientation sexuelle ». Oui, on n’est homosexuel que du soir au coucher jusqu’au lever du petit matin – sauf à être en période de drague, mais là on est exactement sur la même trajectoire que les hétéros.

Si ce discours avait eu le mérite de nous faire prendre conscience que les homos et les hétéros sont des gens exactement semblables – hors mis leur choix sexuels – alors il n’aurait pas été inutile.

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