samedi 21 avril 2018

DES EXPERTISES ONT ÉTÉ ORDONNÉES MERCREDI POUR ANALYSER UNE ROBE COMPORTANT UNE TACHE DE SPERME.

«Selon son avocat, Tariq Ramadan admettrait avoir eu des relations sexuelles avec la troisième femme qui a porté plainte contre lui … En outre, des expertises ont été ordonnées mercredi pour analyser une robe comportant une tache de sperme ». (Voir ici)
Ça ne vous rappelle rien ? Oui, souvenez-vous : l’affaire Monica Lewinsky contre Bill Clinton. Monica et sa petite robe tachée du sperme présidentiel, lequel, jaillissant dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, était venu en imprégner le tissu… « Un musée de Las Vegas vient de proposer un million de dollar pour la robe «tâchée» de l’ADN du président, devenue à l’époque une pièce à conviction cruciale pour prouver l’existence de la relation que Bill Clinton avait niée » peut-on lire ici.

- Je sursaute en constant la coïncidence curieuse qui existe entre ces informations. S’agit-il bien de la réalité des relations « amoureuses » (sic) ou bien de rêveries érotiques, prodiguées par des cerveaux envahis par des fantasmes masturbatoires ? Le philosophe cartésien se demande si c’est une constante dans ces relations – même furtives – de s’achever en une giclée échouant sur une robe qu’on n’a pas eu le temps de retirer ? Mais, même en admettant que ce soit le cas, comment se fait-il que la robe n’ait pas été lavée, que la tache que certain(e)s considéreraient comme une souillure soit au contraire estimée assez précieuse pour être conservée ad vitam aeternam ?

Oui, c’est cela qui intéresse le philosophe – du moins celui qui a oublié Descartes pour s’en tenir à Freud. Il faut en effet laisser de côté le rationalisme qui n’a rien à nous dire d’intéressant dans cette affaire, pour se tourner vers les émotions qui ne disent rien mais qui font quand même sens. Toutefois, l’explication de ces comportements demande une analyse scrupuleuse tant leur signification paraît floue. Car comment comprendre qu’une femme qui se plaint d’avoir été violée conserve ainsi les traces spermatiques de l’agresseur ? Est-ce qu’elle cherche une preuve que les analyses d’ADN pourront exploiter ? Ou bien s’agit-il de conserver précieusement ce don d’un amant que, du coup, on ne pourrait pas accuser de viol ?

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