«Selon son avocat, Tariq
Ramadan admettrait avoir eu des relations sexuelles avec la troisième femme qui
a porté plainte contre lui … En outre, des expertises ont été
ordonnées mercredi pour analyser une robe comportant une tache de sperme ».
(Voir ici)
Ça ne vous rappelle rien ? Oui, souvenez-vous : l’affaire
Monica Lewinsky contre Bill Clinton. Monica et sa petite robe tachée du sperme
présidentiel, lequel, jaillissant dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, était
venu en imprégner le tissu… « Un musée de Las Vegas vient de proposer un
million de dollar pour la robe «tâchée» de l’ADN du président, devenue à
l’époque une pièce à conviction cruciale pour prouver l’existence de la relation
que Bill Clinton avait niée » peut-on lire ici.
- Je sursaute en constant la coïncidence curieuse qui existe
entre ces informations. S’agit-il bien de la réalité des relations « amoureuses »
(sic) ou bien de rêveries érotiques, prodiguées par des cerveaux envahis par
des fantasmes masturbatoires ? Le philosophe cartésien se demande si c’est
une constante dans ces relations – même furtives – de s’achever en une giclée
échouant sur une robe qu’on n’a pas eu le temps de retirer ? Mais, même en
admettant que ce soit le cas, comment se fait-il que la robe n’ait pas été
lavée, que la tache que certain(e)s considéreraient comme une souillure soit au
contraire estimée assez précieuse pour être conservée ad vitam aeternam ?
Oui, c’est cela qui intéresse le philosophe – du moins celui
qui a oublié Descartes pour s’en tenir à Freud. Il faut en effet laisser de
côté le rationalisme qui n’a rien à nous dire d’intéressant dans cette affaire,
pour se tourner vers les émotions qui ne disent rien mais qui font quand même
sens. Toutefois, l’explication de ces comportements demande une analyse
scrupuleuse tant leur signification paraît floue. Car comment comprendre qu’une
femme qui se plaint d’avoir été violée conserve ainsi les traces spermatiques
de l’agresseur ? Est-ce qu’elle cherche une preuve que les analyses d’ADN pourront
exploiter ? Ou bien s’agit-il de conserver précieusement ce don d’un amant
que, du coup, on ne pourrait pas accuser de viol ?
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