«Tiens-toi prête, Russie, car ils arrivent (les missiles de
l’U.S. army tirés sur la Syrie), beaux, nouveaux et intelligents! » (À lire ici)
Donald Trump se vantait en arrivant au pouvoir d’être le
plus imprévisible des Présidents américains pour ce qui est des relations
diplomatiques. Il avait raison, mais en partie seulement : car pour ce qui
est de la rhétorique, nulle surprise.
« Ils sont beaux, ils sont beaux mes missiles !
Choisissiez les missiles américains, beaux, nouveaux et intelligents ! Un
prix vous sera fait pour un lot de 50 unités. »
On l’a vu déjà avec Kim-Jong-Un, le tyran Nord-Coréen,
l’originalité de Trump, c’est qu’il peut se permettre de répondre à son
adversaire sur exactement le même ton, avec la même indifférence de la vérité,
la même volonté de blesser et d’humilier. Nul filtre, aucun vocabulaire
diplomatique : c’est un avantage pour nous autres, pauvres gens mal
éduqués car il n’est pas besoins de spécialistes rompus aux relations
internationales pour décoder les messages.
Mais ce n’est peut-être pas là le seul enseignement à tirer
de la « diplomatie » du Président américain. Car alors qu’on s’attend
à une déflagration de violence suite à ces mots terribles, rien en se produit –
du moins rien dans leur sillage immédiat. Et c’est là qu’on découvre que les mots
du Président ne sont pas du tout des performatifs comme nous le croyions. Le roi est nu et ça commence à se savoir.
-----------------------
N.B. Au moment de poster ces lignes la nouvelle arrive :
une attaque de missiles sur la Syrie est venue de la coalition réunissant les américains,
les français et les anglais. Reste que des précautions diplomatiques ont été
nécessaires : du coup, l’opération s’est produite qu’une semaine après l’attaque
chimique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire