lundi 30 avril 2018

UN TRIBUNAL ESPAGNOL DISCULPE DES VIOLEURS DU FAIT DE LA PASSIVITÉ DE LEUR VICTIME.

Au cours de ce procès les juges ont estimé que, du fait de le passivité de la victime (observée grâce aux images filmées et mises sur les réseaux sociaux par les agresseurs eux-mêmes), il ne s’agissait pas d’un viol mais d’un simple « abus sexuel », motivant une peine de 9 ans de prison et non 22 ans comme requis par le parquet pour viol. (1)
- (Les avocats de la jeune femme) : Messieurs les juges, comment pouvez-vous avoir considéré que la plaignante était consentante alors que selon vos termes-mêmes, « elle s’était soudain trouvée dans un lieu étroit et caché, entourée par cinq hommes plus âgés et de forte carrure qui l’avaient laissée impressionnée et sans capacité de réaction » ?
- (Carlos Lesmes président du Tribunal suprême) : Oui, car le tribunal a minutieusement évalué (…) tous les éléments de preuves apportés.
- (Les avocats des inculpés) Messiers les juges, nos clients sont innocents du crime dont on les accuse. La soit-disante victime avait bu de la sangria et elle était consentante puisque qu'elle n'avait jamais semblé dire "non" à l'image que nos clients ont filmé sur leur Smartphone et diffusé sur WhatsApp.
- (Les avocats de la plaignante) Le Tribunal vient de se disqualifier en obligeant cette jeune femme à se justifier de son attitude passive face à ses agresseurs, comme si sa faiblesse et son infériorité physique n’étaient pas une explication suffisante !
- (A l’extérieur, les manifestants) Ce n’est pas un abus sexuel, c’est un viol !
- (Des carmélites, du fond de notre cloitre) Nous, Carmélites, nous soutenons cette victime comme le Pape François nous y encourage, puisqu’en souhaitant  donner une plus grande importance aux femmes dans l'Eglise, il souhaite également que la voix des femmes soit mieux entendue.
- (Et chez nous ?) Le droit français ne laisse aucune place au doute. Le viol est l'acte par lequel une personne est contrainte à un acte sexuel, par la force, surprise, menace, ruse ou plus largement, sans son consentement.
La pauvre victime espagnole n’a pas dit non, et les violences pires que le viol qu’elle a subi n’ont pas eu lieu – bien sûr. Reste qu’elle a été contrainte à subir un acte sexuel par la force et sous la menace de 5 hommes vigoureux.
-----------------------------------------
(1) « Les faits remontent à l'été 2016. Cinq Sévillans, âgés de 27 à 29 ans, qui se surnommaient eux-mêmes "La meute", avaient été condamnés jeudi à une peine de neuf ans de prison chacun, pour "abus sexuel" sur une Madrilène de 18 ans pendant les fêtes de la San Fermin de l'été 2016, aggravé d'"abus de faiblesse". Ils avaient filmé leurs actes et s'en étaient vantés sur Whatsapp, tandis qu'au procès, la jeune fille avait dû se justifier d'avoir eu une attitude passive face à eux. Leurs avocats soutenaient que la victime - qui avait auparavant bu de la sangria - était consentante puisque qu'elle n'avait jamais semblé dire "non" à l'image. »  (Lu ici)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire