jeudi 26 avril 2018

APRÈS LE MANIFESTE PUBLIÉ PAR LE PARISIEN, LA RÉACTION DES « IMAMS DE FRANCE INDIGNÉS »

Selon le manifeste publié dans les colonnes du Parisien, le nouvel antisémitisme serait, en France, alimenté par la "radicalisation islamiste". Dans ce texte, les signataires demandent que "les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence". 
- Tareq Oubrou, le recteur de la grande mosquée de Bordeaux, instigateur du texte sur les "imams de France indignés", et Messaoud Boumaza, recteur de l’Institut Al Andalous de Strasbourg s’expliquent. Voir la suite ici.


La situation dans la quelle se trouvent les musulmans est à peu près identique à celle que rencontrent les juifs et les chrétiens : toutes ces religions du livre ont à dire s’il faut adapter le texte sacré en fonction de l’époque historique (= la contextualisation) ; ou bien si ce texte qui révèle la volonté de Dieu – voire même qui a été dicté par Lui – doit être compris de façon littérale. Reste que même les plus radicaux « oublient » les passages qui ne les confirment pas dans leurs convictions modernes, tant il est vrai que ces textes sacrés disent à peu près tout et son contraire.
Le philosophe athée que je suis n’échappe pas à la contradiction : car si je me considère libre d’interpréter les textes sacrés parce que leur origine surnaturelle n’est qu’une illusion, d’un autre côté il faut admettre qu’on ne peut les référer à des auteurs humains sans dénaturer leur message. On est donc tenu entre ces deux thèses :
            - Les textes sacrés sont œuvres des hommes et comme toutes ils doivent être compris selon le contexte de leur époque. Nous ne faisons pas autre chose quand nous commentons les œuvres des philosophes grecs : leurs pensées concernant la démocratie et l’esclavage ne sont interprétables que dans le contexte de leur société esclavagiste et si nous voulons y trouver un sens actuel nous devons leur faire subir les adaptations voulues par notre époque - si toutefois il est possible de le faire.
            - Mais ne même temps, on doit s’abstenir de le faire dans le cas d’un texte qui se proclame œuvre de Dieu. Car alors l’histoire des hommes ne saurait changer en quoique ce soit le message divin. Par exemple, vouloir que les femmes accouchent sans douleur est impie car cela va à l’encontre de la malédiction qui frappe Eve lors du péché originel. Il en va de même pour la procréation et l’acte d’Onan qui préfère répandre sa semence dans la poussière plutôt que de féconder une femme reste un péché mortel ; et le fait que ce soient les femmes qui l’assument ne change rien à l’affaire.

La contextualisation de la Parole de Dieu est l’acte d’un impie.

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