Selon le manifeste publié dans les colonnes
du Parisien, le nouvel antisémitisme serait, en France, alimenté par la
"radicalisation islamiste". Dans ce texte, les signataires demandent
que "les
versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens
et des incroyants soient frappés d’obsolescence".
- Tareq Oubrou, le recteur de la grande
mosquée de Bordeaux, instigateur du texte sur les "imams de France
indignés", et Messaoud Boumaza, recteur de l’Institut Al Andalous de
Strasbourg s’expliquent. Voir la suite ici.
La
situation dans la quelle se trouvent les musulmans est à peu près identique à
celle que rencontrent les juifs et les chrétiens : toutes ces religions du
livre ont à dire s’il faut adapter le texte sacré en fonction de l’époque
historique (= la contextualisation) ; ou bien si ce texte qui révèle la
volonté de Dieu – voire même qui a été dicté par Lui – doit être compris de
façon littérale. Reste que même les plus radicaux « oublient » les
passages qui ne les confirment pas dans leurs convictions modernes, tant il est
vrai que ces textes sacrés disent à peu près tout et son contraire.
Le
philosophe athée que je suis n’échappe pas à la contradiction : car si je
me considère libre d’interpréter les textes sacrés parce que leur origine
surnaturelle n’est qu’une illusion, d’un autre côté il faut admettre qu’on ne
peut les référer à des auteurs humains sans dénaturer leur message. On est donc
tenu entre ces deux thèses :
- Les textes sacrés sont œuvres des
hommes et comme toutes ils doivent être compris selon le contexte de leur
époque. Nous ne faisons pas autre chose quand nous commentons les œuvres des philosophes
grecs : leurs pensées concernant la démocratie et l’esclavage ne sont interprétables que dans le contexte de leur société esclavagiste et si nous voulons y trouver un sens actuel nous devons leur faire subir les adaptations voulues par notre époque - si toutefois il est possible de le
faire.
- Mais ne même temps, on doit
s’abstenir de le faire dans le cas d’un texte qui se proclame œuvre de Dieu.
Car alors l’histoire des hommes ne saurait changer en quoique ce soit le
message divin. Par exemple, vouloir que les femmes accouchent sans douleur est
impie car cela va à l’encontre de la malédiction qui frappe Eve lors du péché
originel. Il en va de même pour la procréation et l’acte d’Onan qui préfère
répandre sa semence dans la poussière plutôt que de féconder une femme reste un
péché mortel ; et le fait que ce soient les femmes qui l’assument ne
change rien à l’affaire.
La
contextualisation de la Parole de Dieu est l’acte d’un impie.
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