Assise
par terre, son bébé sur les genoux, Jahantab Ahmadi, passe un examen, entourée
d’étudiants bûchant sur des pupitres : la photo, expressive, a suscité une
forte émotion en Afghanistan, où nombre de femmes sont illettrées.
(Lu ici)
On lira dans l’article référencé le détail de cet épisode de
la vie d’une femme afghane. Chacun fera les observations qu’il jugera
nécessaire, mais on me permettra de noter ici celles qui me viennent à
l’esprit.
- Cette photo a marqué les esprits parce qu’elle souligne
l’extraordinaire injustice dont est victime cette femme réduite à travailler
par terre alors que les étudiants avec les quels elle est en compétition sont
confortablement installés : on croit voir une pauvre mendiante de rue au
milieu des passants qui ne la voient pas tant sa position est basse. Mais voilà : elle est encore
au-dessus des femmes afghanes du village dont elle vient, car celles-ci n’ont
même pas la possibilité de faire cet harassant voyage, parce qu’elles sont
illettrées et que ce test leur est incompréhensible.
- Lisant plus avant, on remarque qu’il s’agit d’un test
d’entrée de l’université privée de Nasir Khusraw. Voilà le but de cette jeune
femme : entrer à l’université et devenir médecin. Un tel projet est on ne
peut plus raisonnable ; mais comparons-le à celui de beaucoup de jeunes
futurs bacheliers de chez nous qui vont entrer en fac parce que c’est la seule
porte qui leur soit ouverte après le lycée. Et notez la différence avec
l’Afghanistan : là-bas, l’entrée est soumise à des tests de niveau et tout
le monde ne réussira pas. Chez nous par contre, l’idée d’une quelconque sélection
semblable à celle-ci est source de colères et de manifestations épouvantables.
Il est vrai qu’en Afghanistan la détention d’un diplôme de fac doit garantir
d’avoir un emploi bien rémunéré, tandis que chez nous, on est sûr de transiter
par Pôle-emploi.
Et on se dit que si c’est là le destin d’étudiants qui le
sont devenus par défaut, alors supprimons le passage par la fac et orientons
nos jeunes directement chez Pôle-emploi.
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