mercredi 4 avril 2018

UNE MÈRE PASSE UN EXAMEN AVEC SON BÉBÉ : LA PHOTO QUI A ÉMU LA PLANÈTE


Assise par terre, son bébé sur les genoux, Jahantab Ahmadi, passe un examen, entourée d’étudiants bûchant sur des pupitres : la photo, expressive, a suscité une forte émotion en Afghanistan, où nombre de femmes sont illettrées. (Lu ici)
On lira dans l’article référencé le détail de cet épisode de la vie d’une femme afghane. Chacun fera les observations qu’il jugera nécessaire, mais on me permettra de noter ici celles qui me viennent à l’esprit.
-  Cette photo  a marqué les esprits parce qu’elle souligne l’extraordinaire injustice dont est victime cette femme réduite à travailler par terre alors que les étudiants avec les quels elle est en compétition sont confortablement installés : on croit voir une pauvre mendiante de rue au milieu des passants qui ne la voient pas tant sa position est basse. Mais voilà : elle est encore au-dessus des femmes afghanes du village dont elle vient, car celles-ci n’ont même pas la possibilité de faire cet harassant voyage, parce qu’elles sont illettrées et que ce test leur est incompréhensible.
- Lisant plus avant, on remarque qu’il s’agit d’un test d’entrée de l’université privée de Nasir Khusraw. Voilà le but de cette jeune femme : entrer à l’université et devenir médecin. Un tel projet est on ne peut plus raisonnable ; mais comparons-le à celui de beaucoup de jeunes futurs bacheliers de chez nous qui vont entrer en fac parce que c’est la seule porte qui leur soit ouverte après le lycée. Et notez la différence avec l’Afghanistan : là-bas, l’entrée est soumise à des tests de niveau et tout le monde ne réussira pas. Chez nous par contre, l’idée d’une quelconque sélection semblable à celle-ci est source de colères et de manifestations épouvantables. Il est vrai qu’en Afghanistan la détention d’un diplôme de fac doit garantir d’avoir un emploi bien rémunéré, tandis que chez nous, on est sûr de transiter par Pôle-emploi.

Et on se dit que si c’est là le destin d’étudiants qui le sont devenus par défaut, alors supprimons le passage par la fac et orientons nos jeunes directement chez Pôle-emploi.

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