dimanche 22 avril 2018

L’ORGANISATION BASQUE E.T.A. DEMANDE PARDON POUR LE « MAL » CAUSÉ DURANT SA LUTTE ARMÉE

Le groupe séparatiste « Pays basque et liberté », qui sera dissous en mai, a tué plus de huit cents personnes au cours des décennies de lutte contre l’Etat espagnol. Dans son communiqué du 20 avril, le groupe séparatiste ne demande rien en échange des excuses publiques. (Lu ici)

Ça ne vous rappelle rien ? Oui, Hugo, le révolutionnaire de la pièce de Jean-Paul Sartre Les Mains sales, très marquée par la problématique de la violence en politique. Certes l’interrogation sur la responsabilité n’est pas vraiment mise en cause, mais authenticité de l’engagement est primordiale ici.

Que pensent donc ceux qui ont commis les crimes dont l’ETA se repend aujourd’hui et qui restent emprisonnés pour avoir commis ces meurtres ? Doivent-ils dire : « Dois-je m’excuser avec le Parti pour les forfaits que j’ai commis ? Dois-je le regretter – voire même en avoir honte ? D’ailleurs ce qui est une faute aujourd’hui l’était-il déjà il y a 15 ans ? »
On comprend que cette rétroactivité de l’erreur pose un grave cas de conscience à ceux qui ont fait périr des ennemis.
Mais ce n’est pas tout : que doivent penser les victimes, ou leurs familles ? Ils doivent se demander : « La faute reconnue efface-t-elle la farouche arrogance des terroristes ? L’excuse permet-elle le pardon ? »
On le voit, les problématiques sont multiples. Mais toutes aboutissent à cette aporie du temps et de son irréversibilité : l’excuse ne ressuscite pas les morts parce que le temps ne peut faire marche arrière. L’excuse ne porte que sur le présent et le passé lui reste inaccessible.
Dès lors à quoi bon s’excuser ?


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