Pour ceux qui
ne le sauraient pas encore, ces inscriptions sont lues sur la façade de
Science-Po Paris, rue Saint Guillaume, lieu où plus que jamais les futures
élites de la Nation sont formées – une sorte de pré-ENA.
- Aujourd’hui
le Figaro ironise sur ces « Che Guevara du 7ème », tandis
que d’autres recommandent à ces jeunes excités qui protestent contre « la
dictature macronienne » d’aller plutôt manifester « en Corée du nord,
en Chine, en Iran, en Arabie Saoudite, en Turquie, en Russie ».
- Il y a 50
ans et c’est à Moscou ou à Pékin que les contestataires étaient invités à se
rendre. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Le monde est-il devenu moins sûr
ou moins juste ? Les affamés du « tiers-monde » de l'époque étaient–ils
différents des migrants qui se noient en traversant la Méditerranée ?
--> Voilà
qu’on proteste : ce ne sont pas des SDF ou des chômeurs qu’on entend dans
les rues mais bien les privilégiés du système : les cheminots qui
défendent le statut qu’ils sont les seuls à avoir, les étudiants qui veulent
réussir leurs examens sans avoir à les passer, et ceux de la rue Saint
Guillaume qui protestent contre l’élitisme qui les a portés là où ils sont.
- Mais, puisqu’on
parle de privilèges, ces retraités qui sans rouler sur l’or ont un revenu moyen
plutôt meilleur que celui des travailleurs qui pourtant financent leur retraite
– sont-ils bien les mêmes qui criaient « CRS-SS ! » sur les
barricades il y a 50 ans ? Eux qui se révoltaient en 68 ne sont-ils
devenus ces Papys-autoritaires qui grommellent dans leur dentier que c’est le
foutoir et que Macron a bien raison de vouloir mater ces jeunes c…
Heureusement
pour eux, les défaillances séniles de la mémoire leur permettent de le faire sans
avoir d’état d’âme.
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