lundi 8 juillet 2019

DES MILLIERS DE MANIFESTANTS EN BIRMANIE APRÈS LE VIOL D'UNE PETITE FILLE

Selon l'ONG Terre des Hommes, basée à Lausanne et qui travaille notamment en Birmanie, le viol est «très courant» en Birmanie, et l'association entend parler d'au moins deux cas par semaine pour la seule de ville de Rangoun, qui compte 800.000 habitants. Mais la honte qui y reste attachée fait que la plupart des cas ne sont pas signalés. (Lire ici)



Dans ces quelques lignes une phrase retient l’attention et on la relit pour être sûr de ne s’être pas trompé : oui, ce sont bien les victimes qui croulent sous la honte et renoncent à dénoncer leur agresseur – et non l’inverse.
Nous en avions bien sûr une petite idée : chez nous aussi les femmes violées se taisent de peur de paraître responsables de leur situation, de l’avoir suscitée quand on ne les suspecte pas de l’avoir inventée (« Vous étiez habillée comment ? Et vous avez dansé avec lui ? Vous avez accepté de monter chez lui pour un dernier verre ? Etc. »). Mais aujourd’hui, la victime s’appelle Victoria et c’est une petite fille de deux ans.

Alors, bien sûr tout ce que je viens d’écrire paraît appartenir à une époque révolue : chez nous voudrait-on croire, cela n’arriverait pas. A voir. Mais en Birmanie ? Devant l’inertie de la police birmane et semble-t-il l’indifférence de la société, on s’oriente vers une vérité bien plus terrible encore : il y a en Birmanie – et sans doute ailleurs – une sorte de droit au viol, la certitude pour les hommes, que les femmes sont des proies et que le seul compte qu’on ait à rendre ce soit à d’autres hommes, dépositaires de leur propriété – et non les femmes elles-mêmes.
Oui, si on viole une femme, la victime c’est le mari, raison pour la quelle on exige de la femme qu’elle se taise, parce que la honte c’est lui qui va la ressentir. Quant à la femme, tant pis pour elle : elle n’avait qu’à rester cloitrée chez elle.

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