L’accouchement fut relativement long, et douloureux. Mais au terme de ce quatrième sommet en l’espace d’un mois, le résultat est plutôt rafraîchissant : pour la première fois de sa courte histoire, l’Union européenne (UE) devrait nommer deux femmes aux postes de pouvoir majeurs : la Commission et la Banque centrale (BCE). (Publié par Le Monde)
Filons la métaphore : du côté de la BCE, la venue de Christine Lagarde est un « heureux événement » ; quant à la commission, voici le portrait de madame Ursula von der Leyen tel que publié dans le même article :
Ces deux nominations sont de surcroit qualifiées par le même journal « de résultat plutôt rafraichissant » : inutile de dire qu’on n’aurait pas eu le même lancement si les impétrants avaient été des hommes.
On n’est même plus surpris par ce traitement de l’information qui consiste à placer au premier plan ce qui devrait n’être qu’en second voire en troisième rang ; ou plutôt si : juste un petit peu quand on voit qu’il s’agit d’un article publié par le journal « Le monde » qui ne nous avait pas habitué à un tel dérapage.
On peut regretter qu’un journal autrefois si sérieux donne dans « infotainment ». Mais on peut aussi y voir l’aboutissement de l’attente des lecteurs qui ne s’épanouissent que dans la rigolade : comment résister à une telle pression ?
A moins que je ne me trompe en rabaissant le contenu de cet article à un tel niveau. Outre qu’il contient quand même autre chose de plus consistant, il nous invite aussi peut-être à apprécier non pas seulement la présence de femmes à la tête de l’institution européenne, mais aussi le fait qu’elle pratiquent la politique d’une autre façon, plus décontractée (= rafraichissante), et plus proche de la réalité de la vie (= l’heureux évènement annoncé pouvant être entendu comme la mise au monde d’un enfant). Et là, admettons que madame Ursula von der Leyen, avec ses 7 enfants est en effet imbattable.
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