Le gallinacé objet du litige vit à Saint-Pierre d'Oléron (Charente-Maritime), où ses cocoricos dès l'aube agacent un couple de voisins, propriétaires d'une résidence secondaire. L'affaire dure depuis 2017 et suscite de nombreuses réactions.
« On croyait que c’était une petite poulette » a déclaré Corinne Fesseau la propriétaire de Maurice. On a la preuve que cet animal a bien trompé son monde : baptisé Mauricette, il s’est révélé Maurice – mais puisqu’il est là il faut faire avec. (Lire ici)
- « Ce n'est pas une agression contre le coq : mes clients n'ont rien contre la volaille en général. Ils ne veulent pas la mort de l'animal, ni la mort du monde rural. » a déclaré Vincent Huberdeau, avocat
- A quoi Corinne Fesseau répond : « On protège les bruits de la campagne… Que doit-on interdire ? Le chant des tourterelles, le cri des mouettes ? Les oiseaux tous les matins qui gazouillent ? Les cloches qui sonnent ? »
On l’aura compris le comique de la situation vient exclusivement du sérieux avec le quel les protagonistes se répondent et plaident leur affaire, sérieux qui, par ricochet souligne le dérisoire de la situation.
On est du coup irrésistiblement renvoyé par l’imagination aux procès d’animaux du moyen-âge avec ses cochons croqueurs de bébés et ses souris rongeuses de récoltes. Jean Duret, avocat du roi, écrivit en 1673 « Si les bestes ne blessent pas seulement, mais tuent ou mangent, la mort y eschet, et les condamne-t-on, à estre pendues et estranglées pour faire perdre mémoire de l'énormité du faict. » (Sur tous ces faits voir ici)
A noter que si ces procès sont révélateurs des modes de fonctionnement des tribunaux et des peines qu’ils pouvaient prononcer, on peut aussi s’étonner de voir excommuniés les charançons et les sauterelles. Ont elles jamais utilisé la communion ? Ou bien être excommunié signifie-t-il simplement ne plus faire partie de la communauté chrétienne ? Au quel cas il faut admettre que normalement tous les insectes en font partie ?
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