- Question : Vous avez réagi de façon vigoureuse sur les réseaux sociaux pour condamner les violences et dégradations commises à l’issue du match de foot impliquant l’équipe d’Algérie. Vous avez notamment écrit : « Quand on aime et on célèbre un pays, on y reste et on y vit. Ras le bol de ces faux Français. » Coup de sang, cri du cœur, dérapage ?
- Général Soubelet : Je sais que le terme de « faux Français » a gêné, mais je l’assume. Tout d’abord parce qu’en 280 caractères il n’est pas possible d’être exhaustif ou nuancé et parce que je crois que nous devons prendre conscience que certains de ces jeunes ne se sentent pas Français et, dans l’esprit, ils ne le sont pas. J’ai déjà expliqué à de maintes reprises ce phénomène dans les colonnes du Figaro ou dans mon livre Sans autorité, quelle liberté?
Le concept de nationalité française doit être revu et associé à des exigences et des devoirs. Nous avons trop longtemps négligé nos symboles.
Pour ceux qui disposent de la double nationalité, on doit introduire une disposition législative pour qu’ils choisissent définitivement leur camp avec toutes les conséquences que cela comporte. (Lire ici)
Quel est le terreau dans le quel ce discours s’enracine ? Qui donc peut ainsi assumer les symboles de la nation (sans même dire les quels) et menacer d’exclure de la nationalité française ceux qui y dérogeraient ? Après le relatif succès du général de Villiers publiant un ouvrage pour expliquer ce que doit être un véritable chef, voici le général Soubelet qui enfile la culotte de peau des « vieilles ganaches » qu’on croyait disparues depuis le temps des dinosaures. Décidemment, la sélection naturelle n’est plus ce qu’elle était : nous assistons à la résurrection d’anciens fossiles qu’on croyait à jamais pétrifiés. Triste constat pour un ancien soixante-huitard comme moi : les vieux réacs ont la peau plus dure que les jeunes et sémillants hippies fleurs dans les cheveux et attributs virils à l’air.
Et pourquoi donc ? Si nous restons dans la logique de la sélection naturelle, on sait que c’est la concurrence pour la vie qui rend les espèces évolutives. Or, s’il est vrai que les étudiants des barricades évoluaient sur le même terrain que les grands groupes liés à la consommation, les militaires eux avaient la possibilité de se retrancher dans leurs casernes et là, derrière leurs hauts murs et les chevaux de frise, ils ont pu rester isolés et donc prospérer tranquillement durant toutes ces années.
Or, voici que le renouveau des « années-conso » bat de l’aile : la production n’est plus que chinoise, elle ne profite plus à nos ouvriers, et de toute façon il va falloir devenir plus austère afin de protéger la planète. Du coup, au lieu de chercher de nouveaux modèles et de nouveaux idéaux, certains estiment plus efficace de passer la marche arrière, quitte à repeindre de nouvelles couleurs les valeurs qui ont été si prolifiques en massacres en tout genre…
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