Le site d’information en ligne Mediapart révèle, mercredi 10 juillet, que François de Rugy a organisé entre octobre 2017 et juin 2018 au moins une dizaine de dîners lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, sans lien apparent avec ses fonctions.
Sur la table des salons de l’hôtel de Lassay, résidence de la présidence, ont été servis des homards géants, du champagne et des vins de la cave de l’Assemblée – du Château Cheval Blanc 2001 estimé à 550 euros la bouteille ou du Château d’Yquem 1999, estimé à 265 euros. (Lire ici)
On sent que la fibre « gilet-jaune » est fortement titillée par de pareilles informations, et l’idée que toutes ces dépenses soient justifiées par le caractère officiel des repas n’y change rien. Je veux dire que la défense de François de Rugy qui consiste à dire qu’en recevant des amis, c’était comme si la République française recevait des hôtes de marque en la personne des copains de monsieur-madame « de » Rugy. Car rien ne fera accepter à ceux qui mangent des nouilles toute la semaine et du beef haché à 20% de matière grasse le dimanche qu’il peut être légitime de s’empiffrer de homards géants et de picoler des bouteilles de vin à 600 euros.
- J’entends d’ici les Robespierre des ronds-points, ceux qui prétendaient revivre la nuit-du-4-aout chaque samedis : « Dites-donc les ci-devant de Rugy, nos sans culottes les ont loupés en 89. Il va falloir réparer l’oubli ! »
Plus sérieusement, il y a quelque chose qui ne sera jamais justifiable, c’est le luxe tant qu’il sera réservé à des petites élites. Il faut relire Rousseau pour sentir combien la haine du luxe s’enracine profond dans la mentalité française : « Il y a cent à parier contre un que le premier qui porta des sabots était un homme punissable, à moins qu’il n’eût mal aux pieds » (Réponse à M. Bordes pour le Discours sur les sciences et les arts)
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