samedi 24 octobre 2020

On ne nous dit pas tout ! – Chronique du 25 octobre

Bonjour-bonjour

 

Retour ce matin sur la libération de Sophie Pétronin, l’otage française retenue au Mali. Non pas pour nous émouvoir une fois de plus de la joie ressentie lors de sa libération mais pour évoquer les conditions dans lesquelles celle-ci a été obtenue.

 

- Il y a quelques dizaines d’années les Guignols de l’Info nous faisaient rire en parodiant Arlette Laguiller qui, pour critiquer le pouvoir, serinait « On ne nous dit pas tout ! » - Eh bien avec les informations concernant ces négociations, c’est exactement la même chose, du moins si on en croit cet article de Paris-Match. Car lorsque le gouvernement a fait savoir à son fils, de retour du Mali où il avait rencontré des responsables djihadistes très haut placés, que la France avait fait le maximum, l’auteur de l’article précise : « On peut donc penser que le maximum a été fait. Ce qui ne signifie pas l’impossible » ; et en effet on joue sur les mots : l’impossible parait effectivement situé au-delà du « maximum », mais qui sait s’il n’en restait pas moins accessible ? Qui sait si au moment où ces paroles ont été prononcées, la demande de libération de plusieurs centaines de djihadistes (dont des terroristes avérés) était effectivement hors de question - alors que « faire cet impossible-là » serait devenu accessible lorsque le leader de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé a été capturé et a fait partie des négociations. Le diable est dans les détails, dit-on mais ces détails-là sont déjà d’un certain calibre. En tout cas ça vaut le coup de vérifier.

 

- Même non-vérité qui n’est pas non plus un mensonge avéré : Jean Castex, expliquera que la France n’a pas participé aux négociations entre le gouvernement malien et les djihadistes, il n’a pas tort, mais il ne dit pas toutCar la France a bien négocié… avec l’État malien. On retrouve ce biais qui permet de tromper les gens en faisant appel uniquement à leur propre intelligence. Un tour de force ! Car lorsqu’on nous dit  « on n’a pas fait telle chose», on généralise spontanément : ça voudrait donc dire qu’on ne l’a pas fait du tout ! Mais bien sûr il faut savoir que si on s’abstient ici, on peut fort bien s’engager là. On est un peu comme ceux qui croient que l’alcoolique est sevré quand il nous assure qu’il ne boit plus… de pastis – alors qu’il est simplement passé au whisky.

Bref, ce qui compte ce n’est pas ce qu’on nous dit, mais bien ce qu’on ne nous dit pas.

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