Bonjour-bonjour
1° Créer un droit de vote variable, certains citoyens disposant de plusieurs voix par scrutin alors que d’autres n’en auraient qu’une
2° Distribuer ces voix selon l’âge : le bulletin de vote des jeunes vaudrait par exemple cinq voix et celui des vieux une seule.
Ingénieux n’est-ce pas ? Comment va-t-on s’y prendre pour justifier cela ?
Cette proposition est intéressante parce qu’elle souligne une fracture bien nette aujourd’hui : l’avenir n’est pas le même selon qu’on l’envisage à 20 ans ou à 70 ans. Et du coup une décision qui engage l’avenir (comme de souscrire des emprunts qu’il faudra rembourser dans 20 ans), devrait être entre les mains de ceux qui vont en effet vivre dans ce monde-là : pourquoi donner le pouvoir de choisir à ceux qui ne seront plus de ce monde le moment venu ? Sauf à en appeler aux principes – qui ne servent plus à rien sauf à décorer le fronton des mairies, l’égalité et la fraternité étant devenues des valeurs qui impliquent pour être respectées un contexte donné, « fraternels » entre membres de la même communauté, « égaux » entre partenaires. La société française est dit-on un archipel : hommes/femmes, villes/campagne, diplômés/non diplômés, actifs/inactifs, jeunes/vieux, tout cela forme autant d’îlots et ceux qui proclament « Nul homme n’est une île » (John Donne - Cf. le poème en annexe) feraient bien de se demander pourquoi ils ne mettraient surtout pas leurs enfants dans certains collèges de banlieue.
Bon – tout cela est très logique. Mais lisons le poème de John Donne jusqu'au bout "ne demande pas pour qui sonne le glas; il sonne pour toi" (cf. la note). Si les jeunes ignorent que le glas qui retentit à l’enterrement des vieux sonne pour eux aussi, alors il y a quelque chose qui disparait – quelque chose qui s’appelle l’humanité.
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«Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne.» John Donne
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