Bonjour-bonjour
Pour les académiciens Goncourt il n’est pas question de remettre leur prix pour qu’il bénéficie essentiellement aux plateformes de vente, toujours ouvertes alors que les librairies sont fermées. Idem pour l’Interallié et pour le prix de l’Académie française.
- Un seul mouton noir dans ce troupeau : le Femina.
Le jury du Femina a invoqué, dans un communiqué, « la conviction que les prix littéraires contribuent à soutenir la vie culturelle, les libraires, les éditeurs, les lecteurs et les auteurs gravement affectés par les mesures de confinement ».
Reprenons. Le livre c’est : un auteur et son éditeur + des lecteurs – et entre les deux : des libraires. Le maillon faible dans cette chaine, ce sont les libraires, qui sont menacés par la concurrence des plateformes de vente en ligne. Le livre est dans ce cas simplement considéré comme un bien à distribuer comme n’importe quelle marchandise ; mais il a été notable que les lecteurs sont massivement revenus dans les librairies lors du déconfinement, abandonnant les plateformes, et montrant ainsi que le livre ne saurait exister sans ce maillon-là aussi. Bien sûr dans l’achat du livre le plaisir de manipuler et posséder cet objet à nul autre pareil est un ressort puissant, que l’achat en ligne n’offre pas. Mais il faut aussi le dire : le libraire, c’est le premier critique littéraire, celui qui peut dire au lecteur : Voici ce que moi j’ai trouvé dans ce livre, regardez si ce sera aussi votre cas.
Bref : nous avons bien du mal à comprendre le sens du communiqué du jury du Femina. S’il s’agit de dire que les prix littéraires sont des chances offertes à tous les partenaires de la filière livre, et qu’à ce titre décerner sans attendre le prix en question est une priorité, soit. Mais affirmer sans trembler que le Femina vient au secours des libraires en offrant la priorité des ventes à Amazon, là c’est incompréhensible. A moins de voir ici une course à la notoriété entre les prix littéraires, celui qui dégaine le plus tôt étant celui qui a raison ?
Attention : les lecteurs pourraient se déguiser en loups noirs qui viennent dévorer les moutons noirs.
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