dimanche 25 octobre 2020

Kissenger, l’appareil qui permet d’embrasser à distance – Chronique du 26 octobre

Bonjour-bonjour

Ça devait arriver : le confinement nous est annoncé à brève échéance. Nous voici à nouveau promis à la solitude, à l’ennui, au désarroi de nos sens esseulés. Hélas ! Que de tristesse en perspective…

Le point-du-jour se doit de vous venir en aide, en dévoilant les derniers progrès de la robotique qui promettent d’aider les âmes en peines confinées dans l’absence de l’être cher et donc dans l’abstinence.

 


 

Voici le Kissenger (pour mobile-kiss-messenger) qui permet d'embrasser à distance le correspondant d'un appel vidéo en lui transmettant la sensation d'un baiser. Le site promotionnel l’affirme, « Le Kissenger permet de transmettre efficacement de grandes émotions et une forme d’intimité grâce à un dispositif de communication internet multisensoriel. ». Vous allez pouvoir frémir aux baisers de votre Lolita, sentir sous vos lèvres le doux contact de ses lèvres, retrouver vos émotions viriles. Si vous êtes adeptes du french kiss, patientez un peu, les études sont en cours et elles progressent.


Pouah ! Que voilà de vilains sentiments ! On pourrait quand même penser à de plus belles émotions, avec Mamie, qui du fond de son Ehpad va pouvoir retrouver les bisous de Chloé, sa petite fille adorée, sans risquer de recevoir en prime le virus fatal. Avec Kissenger, il y en aura pour tout le monde.

Pour tout le monde ? Pourtant tout le monde ne sera pas satisfait pour autant : à quoi bon avoir avec cette machine un potentiel de re-création, si c’est pour nous donner simplement la sensation de ce que nous connaissons déjà ? Ohé ! les ingénieurs : mobilisez votre mémoire artificielle, appliquez-la à des expériences exotiques venues du monde entier, des marinas pour milliardaires comme des quartiers chauds de Buenos-Aires ; oui, allez aussi voir à quoi ressemblent les baisers des dames du port d’Amsterdam et puis constituez des banques de données que vous ferez digérer par vos machines dotées d’immenses réseaux de neurones, et que tout cela soit à disposition du Kissenger version 3.0 : on rêve d’un appareil doté d’un sélecteur « Vahiné », « Geisha », « Top-modèle », « étudiante parisienne »…

S’il est comme ça, le confinement : on ne voudra plus en sortir !

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