Bonjour-bonjour
L’assassinat de monsieur Samuel Paty est un crime d’une cruauté qui révulse toutes les sensibilités par sa férocité et sa gratuité, crime auquel seul l’assassinat du père Hamel peut être comparé.
Dans l’émotion légitime qui ne cesse, vague après vague, de nous submerger, nous ne trouvons pas la place pour une véritable réflexion – et pourtant il le faut.
Je voudrais qu’on entende dès aujourd’hui les voix qui dénoncent le rôle d’excitateur de haine que jouent les extrémistes… et les parents d’élèves qui en font partie. Car, oui, ce professeur d’histoire et de civisme a été l’objet d’une campagne de dénigrement et d’appel à la violence de la part de parents qui ont été d’une virulence telle qu’on la considère comme responsable du passage à l’acte d’un fou meurtrier.
Mais justement : était-il aussi fou que cela ? Je veux dire : sa violence barbare n’est-elle pas raccord avec ce que réclament régulièrement des gens très ordinaires sur les réseaux sociaux ? Cela fait très longtemps hélas ! que les professeurs en poste dans certains quartiers le disent : ils ne peuvent plus aborder certaines questions du fait de la résistance de leurs élèves musulmans – ou plutôt de certains élèves issus de certains milieux musulmans. Car oui, il ne faut pas dénigrer l’islam en faisant croire que la religion musulmane couvre de telles horreurs. Mais c’est justement pour cela qu’il faut dénoncer avec lucidité une situation que personne ne devrait tolérer, lorsque des gamins se bouchent les oreilles et disent au professeur : Je veux pas vous écouter ! C’est pas vrai ! Le Coran de la Mecque, il a pas dit ça !
Ne pas tolérer, mais ne pas ignorer.
Où en sommes-nous ? Dans les écoles et les collèges de certains quartiers, on ne peut plus évoquer la shoah, ni contredire aux dogmes de l’islam, rien dire qui puisse se réclamer la vérité scientifique dès lors qu’elle va contre la doctrine musulmane ni même rien qui mette en jeu la tolérance républicaine. Oui, mais voilà : plus de la moitié des élèves de confession musulmane affirment que les lois du Coran sont supérieures à celles de la République. Ne dénigrons pas, mais ne soyons pas aveugles : il n’y a pas 50% de jeunes musulmans radicalisés dans ce pays : donc …
Du coup, l’éventuelle polémique qui pourrait se développer à propos de l’opportunité d’utiliser des images blasphématoires est bien loin de la réalité (1). C’est une question d’éducation, celle donnée par l’École républicaine mais aussi – mais surtout – celle donnée par les parents.
On parle des territoires à reconquérir par la République : hé bien les collèges et les écoles en font partie, ainsi que les jeunes élèves ainsi que leurs parents.
Étymologiquement, le martyr est celui qui témoigne par son sang de la vérité qu’il porte en lui : nous aussi hélas nous avons nos martyrs.
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(1) La question est en effet d’ordre pédagogique : que peut-on attendre de l’usage d’un tel exemple ? Quant à moi j’en aurais profité pour montrer que seule la loi peut donner des limites à la liberté d’expression. Quand les Gilets-jaunes brandissent une pancarte avec la mention A mort Macron ! assorti du dessin d’une guillotine, c’est un appel au meurtre condamné par la loi – et ce n’est pas couvert par la liberté d’expression. Quand on montre un dessin blasphématoire, c’est couvert par cette liberté, parce que la loi ne condamne pas le blasphème.
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