lundi 21 décembre 2020

Quelques aphorismes – Chronique du 22 décembre

L’étude entamée ces derniers temps des moyens disponibles pour sortir de l’année 2020 de façon acceptable marque une pause suite à l’urgence du moment.

 

Bonjour-bonjour,

La surprise du virus qui se décide à muter de façon inquiétante (alors qu’on s’attendait à ça depuis très longtemps, au point d’avoir cru qu’il en était incapable), nous invite à la réflexion. L’avenir est devenu si opaque pour nous… A quel état des lieux sommes-nous conduits ?

Toujours soucieux de formuler ma pensée de façon concise je vous propose ces quelques aphorismes.

 

1 – Souriez : demain sera pire

C’est en effet cette formule qui s’impose après quelques 10 mois d’épidémie. Souvenez-vous : en février, on ricanait quand on évoquait la maladie qui se répandait en Chine. Frappés et confinés, en mars les plus pessimistes estimaient qu’il faudrait nous protéger jusqu’en … Juillet ? Septembre ? Plus tard on a pensé que l’on devait être bien prudents jusqu’à noël, et puis après, pfuittt ! Et voilà que débarque le SARS CoV-2 que les londoniens prennent en pleine figure, sans même avoir la possibilité d’en attribuer la responsabilité à Boris Johnson. Alors, oui, il ne reste qu’à se tourner vers les doctrines du pessimisme et se dire qu’en effet il vaut mieux jouir de la vie (ou de ce qu’il en reste) aujourd’hui, car au vu des mois passés, demain sera sans doute pire.Les spécialistes chevronnés qui interviennent sur les plateaux télé avec l’autorité de l’habitude tentent avec une naïveté désarmante de tranquilliser les gens : non, le nouveau virus ne sera pas plus virulent que l’ancien ; oui, le vaccin qu’on commence à inoculer – et qu’on attendait comme le Messie pour Noël – sera également performant contre ce virus.

Mais à quoi bon nous cacher la réalité : au mieux personne n’en sait rien, et si nous voulons être lucides nous devons inclure l'éventualité de l’impuissance de notre science et de notre civilisation à dominer ce fléau.

 

2 – Après la Peste, lisons l’Homme révolté.

Toujours Camus ! Son retour en grâce après une longue traversée du désert peut surprendre, mais Albert Camus répond à toutes les caractéristiques de notre situation. Car après avoir proclamé l’absurdité d’un monde sourd et aveugle aux exigences les plus hautes des hommes, le voilà qui nous rassure : dans cette situation désespérante, nous ne devons pas être désespérés. Car même impuissants à renverser le cours des choses, nous avons toujours la possibilité de la révolte, de crier notre refus de l’ordre des choses. Même tendus vers un ciel vide, notre révolte est une façon de découvrir nos valeurs et de les poser : « La révolte engendre des valeurs » 

3 – Tu es, toi mon semblable, mon frère inconnu.

De quelles valeurs s’agit-il ? Alors que tombent les principales protections érigées autour de nous par les technologies actuelles devenues impuissantes à nous protéger, restent les actes humains dans ce qu’ils ont de plus humble, de plus discret, de plus essentiel. Les applaudissements de 20 heures ont souligné cela : au-delà des prestiges du pouvoir et du savoir, les soins que les êtres humains s’apportent les uns aux autres sont les seuls faits qui comptent à la vie souffrante. 

Et cela ce n’est pas nouveau : ça date même des premiers hommes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire