vendredi 18 décembre 2020

Pourquoi Homo sapiens a-t-il remplacé Neandertal ? – Chronique du 19 décembre

Bonjour-bonjour


 Je me doute que cette question vous ne vous la posez pas le matin en vous levant. Ni même plus tard en vous rasant…

On nous dit que nous autres sapiens nous n’aurions, à cette lointaine époque, pas du tout été des massacreurs de race inférieure. Que c’est par l’amour et non par la guerre que ces gens auraient disparu. Que cette extinction s’expliquerait par le métissage plus que par la violence. En effet, comme les néanderthaliens étaient à l’époque très peu nombreux et dispersés sur un territoire immense, ils auraient eu des difficulté d’accouplement vu le faible nombre de partenaire possibles ; et que les sapiens, plus nombreux et sans doute mieux organisés en clans ou en tribus se seraient reproduits plus facilement. Alors on peut supposer que les malheureux néanderthaliens sautaient sur tout ce qui passait de copulable, y compris les sapiens présents dans leur secteur, engendrant des rejetons qui au cours des générations ont peu à peu peu leur caractères originels.

Bien sûr nous présumons que ça marchait dans les sens néanderthal-sapiens et non l’inverse. Mais après tout qu’en savons-nous ? Pourquoi l’esthétique de l’époque aurait-elle été opposée à l’aspect physique des néanderthals – même avec leur crâne en forme de ballon de rugby et leur visière suborbitale ? Regardez la femme que nos ancêtre sapiens ont statufiée :

 


La Vénus de Willendorf, - 25000 ans. À voir en 3D, ici

 

Certains diront que nous avons toujours des femmes comme celles-là, mais que tant qu’à faire de sculpter une statuette féminine on choisira un modèle plus glamour – à moins d’être adepte des rondeurs féministe – ou artiste comme Niki de Saint Phalle)


Mais ces étonnements portent la preuve de l’erreur que nous commettons à juger du passé en fonction du présent, comme ici de croire que la sexualité serait dominée par le désir érotique. En fait ces statuettes aux attributs féminins hypertrophiés sont probablement liées à des cultes de la fécondité célébrée à travers les organes qui la favorisent. Si la préoccupation dominante de l'époque était elle-là, alors nous imaginerons facilement que, quand un monsieur Néanderthal voyait passer une madame Sapiens il ne se disait pas « Qu’est-ce qu’elle est b*** celle-là ! » mais plutôt « En voilà une à qui je vais pouvoir faire un rejeton histoire de dupliquer mes gènes » 

Car c’est là la difficulté que les hommes comme les femmes de Néanderthal ont rencontrée : comment se reproduire ? On voit bien que même les communautés humaines actuelles sont dans cette problématique : en cas de sous-population, les hommes qui ont pour eux la force et la violence vont enlever des femmes des villages à côté pour leur faire des enfants – qui vont perpétuer leurs gènes. Là est la loi des espèces – de toutes les espèces.

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