jeudi 24 décembre 2020

A child is born – Chronique du 25 décembre

 

 


 

Haendel – Le Messie A child is born à écouter ici

 

Bonjour-bonjour

 

Aujourd’hui c’est Noël et nous sommes nombreux à nous dire que, si la fête n’a pas été à la hauteur des autres années, en même temps quelque chose nous est resté : c’est quelque chose de plus intime, à la fois émouvant et radieux ; je veux parler de l’émerveillement de la nativité.

A Noël on a l’habitude de nous faire écouter l’Hallelujah du Messie de Haendel et certes c’est un air qui soulève l’âme d’allégresse quand bien même on n’en comprendrait pas les paroles. Mais il y a un autre air dans le Messie, tout autant allègre et qu’on peut encore plus justement écouter à Noël c’est « For unto us a child is born » :

« For unto us a Child is born, unto us a Son is given, and the government shall be upon His shoulder; and his name shall be called Wonderful Counsellor, the Mighty God, the Everlasting Father, the Prince of Peace. » –  à écouter par exemple ici (1)

Noël, que nous soyons religieux ou sceptiques, ou simplement indifférents, nous touche par ce miracle de la Nativité, miracle que les croyants accueillent comme un don de Dieu, célébré comme une promesse de rédemption ou de paix (comme dans ce passage du Messie) et que les athées considèrent comme le retour d’un mythe sans doute aussi vieux que l’humanité elle-même : la mise en scène du miracle de la vie. Mais, même si cette naissance de Noël n’est qu’un mythe, il touche une émotion fondamentale en nous tous, et c’est l’occasion de le revivre.

- Jésus ne serait donc qu’un miracle fort trivial, celui de l’apparition de la vie ? On pleurerait de joie comme on pleure à la naissance de son enfant ? Sans doute, mais pas seulement, car il y a dans la Nativité quelque chose de plus que les prêtres célèbrent à la messe de Noël, mais que chacun peut retrouver en lui : ce miracle, c’est celui du don. Jésus n’est pas un quelconque enfant qui naît ici, dans telles circonstances, mais il est annoncé par les prophètes : Un fils nous est donné, dit Isaïe, et c’est cela que nous ressentons. C’est ce don qui va au cœur de l’humain, et si pour l’athée ce don n'est pas le fait de Dieu mais une manifestation profane de l’humain lui-même – cela reste le don de la vie fait au vivant. C’est peut-être un mystère difficile à explorer, mais justement le mythe est là pour nous l’éclairer : c’est pour nous que cette vie apparait et c’est cela que cette fête nous fait revivre.


... Mais avons-nous encore besoin d'un mythe? Si Noël est cette année une célébration particulièrement sensible c’est aussi qu’en cette période d’épidémie, ou la mort personnelle est une menace qui peut être ressentie par n’importe nous pouvons vivre cette émotion du don de la vie : on se rappelle que Boris Johnson a « vécu » la proximité de la mort durant sa covid et qu'il a senti un médecin se pencher sur lui et lui donner les soins qui l’ont conservé en vie ; et il en a été si bouleversé qu’il n’a pas hésité à donner à son enfant, né peu après, le prénom de ce médecin, en reconnaissance de ses soins.

On dit que Noël est devenu une fête profane – peut-être. Mais profane ou pas, il y a de l’ineffable en elle.

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(1) En français « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » C’est un extrait du livre d’Isaïe, 9 :6

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