Bonjour-bonjour
La famille, les amis, ont été particulièrement généreux on dirait, parce que je vois que votre petit 2 pièces-terrasse est envahi ! Même en admettant que vous allez vous débarrasser des objets devenus caducs du fait de la venue de leur remplaçant dans la hotte du Père Noël, il reste pas mal de choses qui ne vont pas trouver place dans vos placards.
- Et puis, avouez-le, il y a surtout des « choses » que vous avez reçues de gens mal inspirées, ou pas inspirés du tout comme ceux qui vous ont offert tous ces machins immettables ou insupportables à regarder : un tee-shirt humoristique ; le coffret de parfum Yves Rocher ; la carte-cadeau de France-Loisirs ; des bougies-senteur : bref, pas forcément le pire du pire, mais quand même pas non plus des objets qui font rêver.
- No problemo : je ne vais pas tarder à bazarder toutes ces cochonneries sur le Bon Coin. D’ailleurs on est de plus en plus nombreux à le faire et ça ne choque plus personne.
- N’aurez-vous pas quand même un peu honte de l’avoir fait ?
- Honte sûrement pas ; ce qu’on m’offre m’appartient et je fais ce que j’en veux.
- Oui, oui… Et vous iriez dire à ces généreux donateurs que vous avez revendu leur cadeaux ?
- Hum…
Bon, chers lecteurs, vous constatez comme moi que ça ne va pas de soi. Mais rassurez-vous, il y a une autre solution : tous ces objets, ne les vendez pas – donnez-les. Oui, on le reconnaitra, donner est plus moral que vendre. C’est comme ça, même en pays capitaliste, où la transformation des choses en marchandise est une règle de base (1), cette marchandisation de la générosité heurte un peu nos valeurs. Oui, nos valeurs : celles qui sont issues de nos racines, chrétiennes ou républicaines - qu’importe ? Que ce soit par charité ou par respect pour la dignité humaine, donnez à ceux qui n’ont pas. D'ordinaire le cadeau n’est jamais tout à fait gratuit, on attend en retour quelque chose ; un contre-cadeau (comme avec le potlatch) ou la reconnaissance : en donnant vos cadeaux de noël, ne cherchez-vous pas quelques chose comme ça? Du coup, ne va-t-il pas vous rester un petit bout de mauvaise conscience ?
Pour éviter cette pollution, donnez donc ces cadeaux parce qu'ils vous embarrassent. Donnez au pauvre en lui disant : « Tenez, mon brave, prenez ça. Inutile de me remercier, ça me débarrasse. »
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(1) Voir « La société du spectacle » le célèbre livre de Guy Debord
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