dimanche 13 décembre 2020

Bonne année 2021 ! – Chronique du 14 décembre

Bonjour-bonjour

 

Pour peu qu’on ait du temps libre, nous voilà à chercher des formules adaptées pour souhaiter une bonne année 2021 à nos amis. – Chercher sans trouver, car pour cela il faudrait arriver à caractériser l’année épouvantable qui vient de passer, lui trouver un sens par rapport au quel situer nos vœux pour l’année nouvelle.

Certains ont voulu saluer rétrospectivement 2020 de cette manière :

 


 

 … Hélas ! Parmi ceux qui se contenteront de cette formule, bien peu font partie de nos amis. 

- Oui, nous voulons trouver le sens de cette épidémie et ce qui est terrible, c’est que si la science nous apporte contre cette maladie l’efficacité pratique, dans le même temps elle en détruit le sens éventuel – d’où notre désarroi. Et le sens c’est l’essentiel de la vie, loin devant le plaisir immédiat : je mange un excellent gâteau, ou je bois un très bon vin, ou encore je sens un parfum particulièrement suave – bref : mes sens m’apportent un message de satisfaction extrême. Une part de nous-même s’absorbe entièrement dans cette sensation (1). Mais une autre partie veut rapporter cette sensation à une cause, et aussi à son effet.

Chercher cela, c’est chercher un sens : « Qui a voulu créer ce virus ? » ; « Qui (ou quoi) a permis que j’en réchappe ? » Devant ces questions  la médecine est muette, mais même notre époque déchristianisée, sans spiritualité affichée n’échappe pas à l'exigence d'y répondre : – On n’a pas su rester à notre place dans le monde du vivant : en détruisant ces barrières nous avons ouvert la porte à des contacts dangereux avec des animaux sauvages ; à moins qu’on n’incrimine des responsables qui auraient inventé le virus dans un but inavouable.

Stupide ? Et qu’importe ? La question qui nous est posée c’est : avec quoi faire continuité, dans quelle trajectoire inscrire cette pandémie ? Un évènement comme celui-là nous désespère parce que simple effet du hasard il ne signifie rien, ne nous instruit de rien, et du coup parait ne devoir aboutir à rien, et surtout pas à une fin décisive.

Telle serait l’origine de la dépression diffuse qui obscurcit les esprits en cette fin d’année. (D’ailleurs, je viens d’écrire le mot « fin » en sachant que c’est une convention arbitraire : croyez-vous que le coronavirus soit programmé pour se modifier au 1er janvier ?)

o-o-o

Bon… Le philosophe serait-il désarmé par cette situation, lui dont le métier a toujours été de trouver du sens à la vie ? Bien sûr que non !

Vous croyez peut-être que c’est la science médicale qui vient vous sauver avec l’invention du si indispensable vaccin ? Mais le vaccin n’a de pouvoir que parce qu’existe le système immunitaire dont est doté notre organisme – doté, notez-le bien par la nature. Oui, chers amis, sachez-le : la nature nous protège encore et toujours, et même dans ce monde que les Dieux ont fui, elle reste cette force bienveillante qui agit pour nous sauver. La Nature nous protège et ce faisant elle nous enseigne la modestie et la justice : la modestie parce que nous ne devons pas chercher à la transformer et surtout pas à la dépasser : c’est en sauvegardant le capital qu’elle a donné à chacun de nous que nous resterons en vie. Et la justice, parce qu’elle ne connait pas les privilèges, ni les hiérarchies. Tous les hommes ont les mêmes capacités de réactions immunitaires, et peu importe qu’ils soient mendiants ou milliardaires.

-------------------------------

(1) Comme la statue de Condillac qui n’est d’abord qu’odeur de rose : on peut lire le passage ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire