Bonjour-bonjour
Le porte-parole des stations de skis a déclaré hier qu’il était indispensable de remettre en route les remontées mécaniques, ouvrant ainsi le domaine skiable des stations françaises. Cette décision aurait dû être actée non pas parce que c’était raisonnable du fait de la baisse des cas de covid en France, mais en raison du relatif désengorgement des hôpitaux. Par ailleurs, les services de soins aux blessés des régions alpines ont fait savoir qu’elles étaient fin prêtes à accueillir les accidentés des sports de glisse.
- On comprend ainsi pourquoi le cynisme, entendu comme le mépris de la bien-pensance caractérise parfaitement l’attitude révélée par les représentants des stations de skis. C’est ainsi qu’on ne dit même plus aux clients : « Venez chez nous, sinon on fait faillite » ; mais plus simplement : « Venez chez nous ; vous allez peut-être attraper le covid, mais soyez rassuré : les services de réanimation pourront vous prendre en charge dans les meilleures conditions. »
Des propos presque similaires viennent des cliniques qui recollent les membres cassés : « Nos brancards et nos blocs opératoires sont fin-prêts ; venez vous casser la jambe dans notre station, les meilleurs soins vous sont garantis ! »
Bref : alors que vous, vous ne pensez qu’à votre plaisir et à l’exaltation de glisser à toute allure sur les pentes enneigées, les stations de sport d’hiver quant à elles pensent cyniquement à ce qui va venir après et qui ne porte pas spécialement la joie – mais qui est indispensable à leur équilibre financier.
- Dans le même temps, du côté des skieurs, c’est l’insouciance qui est le maitre mot de l’aventure des sports d’hier ; on ne veut pas voir l’épidémie et ses distributeurs d’oxygène ; oublier les jambes cassées et les tendons rompus ; et bien sûr, ne pas surveiller le niveau du compte en banque qui vire au rouge. Le skieur de décembre est prêt à tout sauf à se soucier des menaces qui pèsent sur ses loisirs. Car pour lui, les sports d’hiver sont tout sauf des loisirs. Il s’agit selon lui de satisfaire des besoins vitaux afin de reprendre goût à la vie, de recharger ses batteries en faisant le plein d’oxygène et de merveilleux paysages. Parlez-lui de la menace de covid, des risques qu’il va faire courir aux siens en leur apportant de virus délétère, vous allez le faire rire aux larmes – surtout si vous lui parlez de responsabilité et de citoyenneté.
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