mercredi 9 décembre 2020

Les mystères de la finance – Chronique du 10 décembre

Bonjour-bonjour

 

Moi qui ne suis pas un spécialiste de la finance, j’ai quand même quelques idées très précises de ce qu’elle doit être : un monde où toute entreprise est subordonnée au profit. Un monde dominé par des actionnaires qui siègent dans des comités qui ont tout pouvoir sur la gestion et l’orientation de l’entreprise et qui n’ont qu’une seule boussole, qui ne veut qu’une chose : la rémunération de son capital.

Or, voici que ce petit article me tombe sous les yeux :

« Uber, le géant américain (valorisé à hauteur de 95 milliards de dollars en Bourse...), accumule les pertes depuis sa création, en 2009. En une dizaine d'années, Uber n'a quasiment jamais connu la rentabilité. »

Là, je tombe de ma chaise : quoi ? 10 ans de pertes et les actionnaires n’ont jamais sonné le tocsin ? Jamais renvoyé la direction à d’autres occupations ? Jamais cherché à revendre ce canard boiteux ?... Mais me ressaisissant je songe que si rien ne peut faire dévier la boussole de la finance, reste que le délai entre l’investissement et le retour sur investissement peut être de longueur variable – et que rien ne me dit que 10 ans soient une durée trop longue pour la patience des financiers. Ont-ils raison, ont-ils tort ? Je n’en sais rien, simplement je me dis que si ces gens acceptent de subir une si longue disette, c’est qu’ils ont leurs raisons ; et que la raison principale est qu’ils sont certains de pouvoir retrouver leur capital et faire des profits.

Mais alors, on doit supposer qu’après une si longue famine, leur appétit sera sûrement féroce et leur avidité à la hauteur de leur inanition.

Ce qui est vrai pour Uber l’est encore plus pour Amazon : combien d’année Amazon-t-il perdu de l’argent, principalement en Europe ? D’ailleurs c’est là qu’on nous a expliqué qu’il ne fallait pas trop s’en faire pour cette entreprise, qu’elle pouvait se permettre de vendre à perte (par exemple en pratiquant l’expédition gratuite avec des prix serrés au maximum), parce qu’elle étranglait ainsi la concurrence pour dominer ensuite le marché.

Et on voudrait que des entreprises comme celles-là soient modérées dans leur volonté de puissance ? Qu’elles plient l’échine devant les dirigeants politiques ? Quelle naïveté…

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