dimanche 27 décembre 2020

Aimer, boire et chanter – Chronique du 28 décembre

Bonjour-bonjour

 

Aujourd’hui le ministre de la santé est devenu le sinistre de la santé si on veut bien me permettre cette paronomase. Car, voilà : alors que nous sommes en plein dans les préparations des fêtes du jour de l’an, il nous promet, si nous nous laissons aller, de nous réembastiller pour un mois. 

Nous savions déjà que ce n’était pas le divertissement mais le travail qui était essentiel ; voilà maintenant la fête qui est dénoncée comme dangereuse. Mais pourquoi la fête serait-elle dangereuse pour notre santé ? Demandons à Johan Strauss le célèbre compositeur de la valse « Aimer, boire et chanter » :

 


« Who does not love wine, wife and song will be a fool for his lifelong », peut-on lire dans cette illustration : telle est la leçon de vie que nous donne sa musique.

Il faut donc oublier ce qui nous entoure, oublier les précautions que nous devons prendre, oublier l’isolement imposé par notre sécurité. La fête est insouciance, elle nous amène une bienheureuse inconscience par la quelle la réalité quotidienne disparait au profit de tout ce qui procure du plaisir ; ce qui n’aboutit pas au plaisir et à la félicité est immédiatement rejeté. C’est cela la loi de la fête et c’est cela qui constitue un risque : c’est est une sorte d’ivresse qui nous fait oublier la nécessité… d’en sortir ! Freud le disait déjà : nous sommes gouvernés par deux principes antithétiques : le principe de plaisir qui exige qu’on satisfasse à la demande de jouissance toute affaire cessante ; et le principe de réalité qui nous impose de nous soumettre à nos besoins avant de satisfaire nos désirs. La fête est le refus d’obéir au principe de réalité pour n’écouter que le principe de plaisir. 

Le covid quant à lui ne fait jamais la fête, entendez qu’il n’a qu’une loi simple et toujours la même : se reproduire. Celle que nous écoutons provient du divin marquis ( = de Sade) : oublions « le plat souci de la propagation de l’espèce ».

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