Bonjour-bonjour
On devrait être en train de nous bousculer dans les rues illuminées en criant "Noël! Noël!", la joie dans le coeur et des étoiles plein les yeux. Au lieu de cela c'est un terrible massacre de gendarmes qui occupe le devant de l'actualité.
- Symptôme des temps actuels où la fête est bien oubliée au profit du stressant et de l’anxiogène ? Goût immodéré pour les faits divers qui font ressentir des émotions qu’on adore ? Toujours est-il qu’en suivant l’actualité, on oublie la joie de noël pour évoquer ces malheureux gendarmes tombés sous les balles d’un forcené qui menaçait de tuer sa femme.
Cet homme armé jusqu’aux dents qui en menaçait sa femme refugiée sur le toit de leur maison était déterminé à commettre des violences homicides : ce qui a poussé Marlène Schiappa à déclarer : « Les hommes violents avec leur femme ou leurs enfants sont un danger pour toute la société ». La violence contre les femmes n’est pas une violence différente des autres, elle leur est au contraire tellement homogène qu’elle peut en être le marqueur. Entre l’homme aviné qui met une gifle à sa femme qui lui fait des reproches et le criminel sur-armé qui va commettre un massacre il n’y a qu’une différence de degré. Et donc reconnaitre le massacreur dans le mari violent est utile pour protéger la société.
Faut-il pour autant envoyer un commando du GIGN lorsque des voisins sont dérangés par une altercation familiale ? A ce compte on aurait dû expédier des forces armées chez Boris Johnson quand il se disputait avec sa femme : la police comme on s’en rappelle s’est quand même déplacée.
Reste l’idée intéressante qui est que la violence ne se décline pas au pluriel ; il y a non pas « des » violences, mais « une » violence - toujours la même c’est-à-dire avec toujours la même nature, la même origine. Et dire cela c’est déconnecter la violence des circonstances environnantes : quel rapport entre la dispute chez les Johnson et les cris qu’ils ont poussés ? Et entre la pension alimentaire impayée par le forcené gendarmicide et la mort de ces trois malheureux ? Aucun, car la source véritable de la violence c’est le cerveau humain – ou plutôt le centre de la violence situé dans l’hypothalamus, qui peut s’exciter en dehors des évènements venus de l’environnement. Les chercheurs ont en effet déterminé qu’au plus profond de l’hypothalamus se trouve une région appelée « aire d’agressivité hypothalamique » qui une fois excitée provoque des réactions agressives. « Il s’avère que c’est la même région où d’autres pulsions et comportements instinctifs puissants, comme manger, boire ou s’accoupler, sont activés » précise l’article au quel nous faisons référence, et on se doute bien que la faim, la soif, la pulsion sexuelle sont de puissants excitants de la violence. Mais il ne faut pas oublier que cette violence dépend d’une zone qui lui est propre et qui peut avoir un comportement indépendant avec des excitants autogènes. Et dans ce cas, Marlène Schiappa a raison : toute violence, quelle qu’en soit l’origine explicite, est indice un de la violence en général.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire