mardi 8 décembre 2020

2020 : Annus horribilis ? – Chronique du 9 décembre

Bonjour-bonjour

 

Je devine que les bilans de fin d’année, qui s’épanouissent régulièrement entre noël et le jour de l’an, vont déborder des horreurs que nous avons connus durant l’année 2020 ? En en particulier, en parodiant Élisabeth II dans son discours de 1992 (1), que l’an 2020 n’est pas une année dont on gardera le souvenir autrement que comme annus horribilis. (2)

Remarquons que ce terme fait allusion à l’expression Annus mirabilis, titre du poème de John Dryden publié en 1666. Dans cette œuvre Dryden évoque les évènements qui donnèrent à Dieu l’occasion de montrer sa mansuétude à l’égard des Anglais, non seulement en leur apportant la victoire dans leurs entreprises militaires, mais encore en les protégeant des malheurs qui les menaçaient. Malheurs au nombre des quels figure l’épidémie de peste qui a ravagé Londres durant l’année 1665, et qui pourrait faire pour nous écho à l’épidémie de covid. Pour Dryden le désastre que fut cette peste n’avaient pu être jugulé que grâce à un miracle que Dieu avait fait pour sauver l'Angleterre.

--> Alors, pourquoi ne dirions-nous pas, comme ce poète anglais, que l’épidémie de covid n’a eu lieu que pour permettre à Dieu de nous sauver miraculeusement du virus ? Mais non : nous vivons dans un monde désenchanté que ni Dieu ni Diable ne viennent visiter. Nous ne connaissons que la science, c’est vers elle que nous nous tournons pour trouver le vaccin qui remplacera les miracles de la Religion.

Soit – qu’il en soit ainsi. Mais alors pourquoi ne pas dire que l’épidémie qui désole le monde actuellement n’est en réalité qu’une occasion de montrer combien la science médicale est forte et ingénieuse ? Et préparons-nous à chanter au 31 décembre que l’année 2020 fut l’annus mirabilis des médecins ? 

Pour la saint Sylvestre à minuit, faisons retentir un triple ban pour célébrer le professeur Raoult

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(1)  « “1992 is not a year on which I shall look back with undiluted pleasure (...) it has turned out to be an “Annus Horribilis” ». L’expression annus horribilis est une allusion à l’annus mirabilis, titre d’un poème de John Dryden (1666).

(2) La reine faisait alors allusion à l’incendie de son château qui faisait écho à l’incendie qui menaça de détruire Londres en 1665 – incendie évoqué dans le poème de Dryden

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