samedi 16 octobre 2021

Devons-nous élire un Président rmiste ? – Chronique du 17 octobre

Bonjour-bonjour

 

Je lis ceci ce matin : « Des « gilets jaunes » ont tenté un timide retour sur les ronds-points

un membre du collectif chalonnais Liberté citoyenne explique : « Nous sommes apolitiques mais on ne se retrouve plus dans ce gouvernement ni dans les candidats à l’élection présidentielle, on veut un candidat qui connaisse la misère sociale».

Cela me rappelle qu’ATD Quart-monde exigeait de ses bénévoles qu’ils partagent personnellement le mode de vie de ceux qu’ils secourent dans leur grande pauvreté. On découvre ainsi que seule l’expérience vécue de cette précarité permettrait de la comprendre. Faudrait-il que le futur Président sorte de cette misère pour en faire l’objet d’une campagne d’éradication nationale ? Les chiffres étourdissants de la fortune de certains candidats seraient alors un obstacle dirimant. 

 

Mais alors, pour briguer la Présidence, faudrait-il être né dans les quartiers nord de Marseille ?  Ou être une femme victime de harcèlement ? Ou – mieux encore – l’une des héroïnes du film de François Ruffin « Debout les femmes ! »

Impossible, mais l’idée qui reste est quand même forte : seul le vécu concret des gens permet d’en avoir une connaissance réelle. C’est avec raison qu’on critique les décideurs qui décrètent du montant des minimas sociaux ou des seuils de leur obtention – du fond de leurs bureaux dorés : pour faire leur travail, que ne vont-ils sur le terrain de ces gens obligés de se lever à 4h pour galérer dans les transports et rentrer à 20h dans leur logement humide et plein de cafards ? Que ne vont-ils faire les courses de fin de semaine chez Lidl avec une liste plafonnée à 50 euros ?

Il y a des moments où la compétence ne suffit plus. Où les techniques apprises à Science-Po ou ailleurs sont obsolètes. Des moments où la seule autorité qui vaille est l’empathie, mais pas celle des bonnes paroles susurrées dans de beaux discours.

Dans Les Misérables, Jean Valjean ne câline par Cosette pour la consoler. Il l’aide à porter son seau.

 



Jean Geoffroy – Jean Valjean et Cosette


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire