lundi 4 octobre 2021

Pourquoi la pédocriminalité dans l’Église ? – Chronique du 5 octobre

Bonjour-bonjour

 

Le rapport (déposé aujourd’hui) qui fait le recensement des victimes d’abus sexuel dans l’Église depuis 70 ans fait état de 2 900 à 3 200 "pédocriminels, estimation minimale", à rapporter à une population générale de 115 000 prêtres ou religieux au total sur cette période de soixante-dix ans. On ne sait encore combien de victimes ont fait ces prêtres abuseurs, mais sans doute « au moins 10 000 victimes » selon une fourchette basse. (Lire ici)

 

Ici l’étonnement stoppe la lecture : pourquoi tant de pédocriminels ? Et dans l’Église encore ! Car même à supposer que d’autres organisations en contact avec des jeunes gens aient abusé d’eux dans les mêmes proportions, on ne doit pas oublier que le dogme catholique qui interdit le mariage des prêtres résulte un tabou sur la sexualité et que les prêtres auraient dû être retenu par ce frein puissant. Chez eux, le crime se double du péché mortel – et pourtant ils l’ont fait.

Les questions se pressent :

- Pourquoi avec des jeunes garçons ? Réponse : parce qu’ils n’avaient que ça sous la main (sic).

- Et pourquoi la menace de la damnation n’a pas suffi à les retenir ? Réponse : parce que la sexualité humaine est si forte chez certains qu’ils ne peuvent lui résister, quitte à se flageller ensuite pour expier leur crime.

Ici, l’esprit bifurque :

- Comment la sexualité parvient-elle à forcer des hommes si engagés dans la spiritualité à céder à leur passion charnelle ? Faut-il y voir une expression du péché originel ? Pourtant Adam n’a pas été condamné par le Seigneur pour avoir forniqué, mais seulement (re-sic) pour avoir désobéi à l’interdiction de jouir de l’arbre de la connaissance.

D’ailleurs si la Genèse est une parole sainte, on ne comprend pas pourquoi la sexualité est apparue. Car le propre de la reproduction sexuée est de produire de la diversité dans le vivant, chaque être engendré étant obligatoirement un mélange nouveau issu de gènes anciens.

Mais alors, pourquoi la Création a-t-elle abouti à la reproduction sexuée ? Après tout, Adam et Ève ont été mis au monde par un Créateur tout puissant et infiniment bon. Il n’a pu faire que des êtres parfaits – ou du moins aussi parfaits que possible. Du coup que ces êtres se reproduisent avec variation est incompréhensible : quand vous avez atteint la perfection toute modification produit une imperfection.

Ainsi donc, Adam aurait dû se reproduire par scissiparité, démultiplication de son être matériel sans aucunement recourir au sexe. Du reste, c'est comme ça qu'Eve a été créée 

--> Du coup : plus besoin d’Ève (sauf pour faire le ménage puisqu’elle a été créée d’abord pour aider Adam). Et plus besoin de sexe, partant plus besoin de forniquer avec des enfants de chœur. 

Nous voici en pleine angoisse théologique : comment se fait-il que le créateur, dans Sa bonté infinie ait pu permettre ça ? On comprend bien que des êtres mortels soient obligés de se reproduire, mais pourquoi avec une telle déperdition de qualité par rapport à l’origine ?

- Une réponse apparait avec Schopenhauer : la sexualité est l’expression non pas de la volonté de l’individu et encore moins de celle de Dieu, mais de la Nature qui use de ce procédé pour propager l'espèce. Il y aurait donc face à Dieu cette force naturelle dont on ne sait d’où elle vient, mais qui en tout cas n'est pas celle d’un Dieu infiniment bon et puissant.

La nature, force immense et impure ? Sans doute et voici pourquoi : la pulsion sexuelle est le subterfuge qu’elle a inventé pour pousser les êtres humains à oublier un instant le souci de leur individualité pour se consacrer à l’intérêt de l’espèce.


Cette lacune théologique étant admise, il ne reste plus qu'à conclure :  les prêtres sont comme tout être humain soumis à cette pulsion naturelle et s’ils deviennent pédocriminels, c’est parce que l’organisation de l’Église ne leur offre aucune autre possibilité.

La pédocriminalité a été durant des siècles un exutoire pour la sexualité des curés. Leur responsabilité est donc partagée avec le Grand pontife qui siège au Vatican.

--------------------

N.B. Sur la sexualité dans l'Eglise on se reportera à ce Post


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire