Bonjour-bonjour
Un récent ouvrage (1) récapitule les connaissances acquises concernant le développement de l’espèce sapiens durant des centaines de milliers d’années de migrations et d’installation sur des sites permanents. S’écrit ainsi la préhistoire de l’espèce humaine qui a abouti à ce que nous sommes ; elle est faite des traces qui attestent son originalité : grâce à elles nous assistons « au développement d’une espèce qui imagine, qui interagit de manière différente avec son environnement, qui s’interroge sur la nature environnante, sur ses régularités : les saisons, les marées, les cycles lunaires, les rythmes annuels de plantes. » (Lire ici)
Les auteurs de ce livre passionnant le rappellent au cas où nous l’aurions oublié : « L’homme est un être de culture. Les objets de la préhistoire nous dévoilent qu’il y a eu très tôt une expression artistique et une intelligence symbolique » Dès que de tels artéfacts sont découverts, alors on est sûr qu’ils ont été façonnés par des sapiens-sapiens – et rien que par eux.
- Et nous, que faisons-nous pour confirmer que nous aussi nous appartenons bien à cette espèce pétrie de spiritualité, d’intelligence et compétences cognitives ? Oh, bien sûr il ne s’agit pas de savoir si ces capacités sont ou non présentes dans les inventions modernes : une console Nintendo, un smartphone, une montre connectée – tout cela atteste du haut niveau de nos ingénieurs ; mais je voudrais aussi penser à ce que nous faisons de ces inventions que notre espèce se glorifie d’avoir inventé : en quoi tout cela nous permet-il de valoriser l’art et les sciences, ces acquis de l’espèce humaine qui nous relient à nos plus lointaines origines ?
- Quand nous nous en remettons à nos émotions pour dire ce qui est bon et ce qui est mauvais ; ce qui est juste et ce qui est injuste ; ce qui est vrai et ce qui est faux – nous comporterons-nous en sapiens-sapiens ?
« Pour être tout à fait homme, il faut être un peu plus et un peu moins qu'homme » disait Maurice Merleau-Ponty. Tâchons de ne pas être seulement « un peu moins ».
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(1) Le Grand Atlas de Telmo Pievani et de David Zeitoun (ed. Glénat)
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