dimanche 16 janvier 2022

Leurs petites entreprises, connaissent pas la crise – Chronique du 17 janvier

Bonjour-bonjour

 

Rolls-Royce, Bentley Bugatti ou encore Lamborghini ont réalisé au cours de l’année 2021 un chiffre d’affaire jamais atteint. Chez Bugatti on a vendu 150 véhicules à trois millions de dollars minimum.

Les voitures à plus de 200000 euros ne connaissent pas la crise, ce qu’explique Adolfo De Stefani Cosentino, le président de la Fédération italienne des concessionnaires (Federauto). « Après les crises, les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres. Le luxe et le premium ont bien mieux résisté que les segments généralistes ». Lire ici.

- Est-ce juste ?

On pourrait être révolté par le fait que les riches s’enrichissent et que les pauvres s’appauvrissent encore plus dans de telles conditions. Mais c’est que vous ne connaissez pas la « parabole des talents » (Matthieu, 25 14-30). L’histoire que vous lirez (par exemple ici) raconte qu’un maitre récompensa ses serviteurs à proportion des placements plus ou moins fructueux des biens qu’il leur avait confiés, félicitant le meilleur « investisseur » et privant le moins performant de toute ressource. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.

 


 

Comme vous le devinez cette parabole est le cauchemar des exégètes bibliques soucieux de sauver la morale attribuée à la religion chrétienne : comment sauver cet éloge des banques et des prêts à intérêt ? Mais c’est quand même l’une paraboles la mieux connue – au point que le terme de talent, issu de cette histoire soit venu en force jusqu’à notre époque, porté par les agence de show-biz – et ce n’est sûrement pas un hasard. 

En période de crise la compétition économique devient plus rude et les écarts de performance se creusent : il est normal que les meilleurs, devenant encore meilleurs en soient récompensés d’avantage ; quant aux autres ils se partagent les restes à proportion de leur faible mérite. La rétribution des mérites quoi de plus juste ?

----> Que certains se voient récompensés au point de rouler en Rolls pendant que d’autres comptent au centime près leurs dépenses chez Lidl, même Jésus trouverait ça normal.

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- Quoi ? Qui peut donc avoir l'impudence de dire une chose pareille ?

- Aïe! me tapez pas ! Pas sur la tête !

J'avoue : je n'ai pas été jusqu'au bout de l'analyse. Car si tout se calcul en terme d'argent, il faut dire que la vie aussi a un prix. Si seuls nos mérites nous permettent de vivre, alors continuer de vivre dépendra du mérite qu'on aura  - ou pas.

Et donc c'est un principe que nous ne pouvons admettre pour autant qu'on refuse que des hommes ne méritent pas de vivre.

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Un scandale peut en cacher un autre :

A propos du titre de cette chronique paraphrasant le chanson de Bashung, on peut en lire les paroles ici. Occasion de retrouver le sens un tantinet pervers de cette histoire d’un travailleur qui éprouve des élans charnels pour son entreprise au point qu’il considère les vacances comme une période d’abstinence. On est loin de la parabole christique. Mais cela c’est une autre histoire sur la quelle nous reviendrons.

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