mardi 11 janvier 2022

L’homme au cœur de cochon – Chronique du 12 janvier

Bonjour-bonjour

 

Grouiiik-grouiiik ! Tel est le cri poussé par l’américain greffé avec un cœur de cochon à son réveil après l’opération. 

Balivernes ! Pourtant on pourrait réellement craindre que des caractéristiques porcines apparaissent chez les malades transplantés : les xénogreffes comme on appelle ce genre d’opération, impliquent en effet de faire sauter la barrière qui nous sépare des espèces animales et on sait que celle-ci est mince, particulièrement en ce qui concerne le cochon. Les musulmans et les juifs le savent bien – ainsi que nous-mêmes qui faisons facilement une comparaison entre certains hommes et cet animal.

 

... Et pourtant cette transplantation s’est faite ! Et pas une fois seulement, puisque récemment un rein de porc également  été greffé à un patient victime de pathologie rénale. (Sur tout cela, lire ceci)

- On pourrait se demander pourquoi malgré de telles préventions l’opération a été tentée ?

On peut penser que le besoin de régénérer le corps humain souffrant est tel que depuis très longtemps on a tenté de telles transplantations : ça remontrerait – tenez-vous bien – au 17ème siècle avec des transfert d’organes de primates. Alors, certes les singes ressemblent plus à l’homme que le cochon ; mais dans les deux cas on fait sauter la barrière qui sépare l’animal de l’homme.

Mais quand même, la peur de se transformer en animal reste grande, elle hante l’imaginaire des sociétés les plus lointaines, et le mythe du loup-garou est là pour en attester.

 


Aujourd’hui la science est là pour nous rassurer car la génétique est formelle : toutes les caractéristiques de tous les êtres vivants sont issues de l’ADN présent dans leurs cellules et à part des séquences communes (si elles existent) rien de l’animal ne peut se réveiller chez l’homme. 

Seulement voilà : nos antivax sont persuadés que l’ARN messager contenu dans le Pfizer peut malgré tout bouleverser notre génome. Preuve s‘il était nécessaire que nous sommes bien capables de croire le message scientifique, mais juste ce qu’il faut pour accéder à de nouvelles peurs et à un nouvel imaginaire.

Le pouvoir de l’imagination n’est pas détruit par la rationalité scientifique : ce serait plutôt réconfortant, non ?

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