mercredi 16 novembre 2022

Vous reprendrez bien encore un document ? – Chronique du 17 novembre

Bonjour-bonjour

 

Ah… Le bibliothèques publiques, voilà un endroit où j’aime me retrouver à musarder entre les rayons, soulever la poussière de certains ouvrages peu empruntés, et retrouver le passage de nombreux lecteurs sur les pages cornées de vieux exemplaires…

Raison pour laquelle j’ai aimé cet article : « L’iconique bibliothèque de Brooklyn dévoile le livre le plus emprunté en 125 ans : c’est un livre pour enfants qui gagne sa première place. « Max et les Maximonstres » de Maurice Sendak. La bibliothèque possède 145 copies physiques de cet ouvrage, ainsi que cinq versions audio. » (Lu ici)

Pourquoi parler de la bibliothèque de Brooklyn ? 

Déjà, remarquez qu’elle ne passe pas inaperçue :

 


- Ensuite, parce qu’elle est la 5ème plus grande du pays

- Et aussi parce qu’on y lit et emprunte des livres depuis 125 ans. 

- Et surtout parce qu’on voit que les livres pour la jeunesse sont parmi les plus fréquemment empruntés.

Car en France la situation des bibliothèques n’est pas très florissante : c’est ainsi que les bibliothèques publiques ont été remplacées par des médiathèques – et ce n’est pas qu’une affaire de mot, car on y trouve moins de livres mais essentiellement  des « documents » , qui peuvent être aussi bien des livres que des disques ou des vidéos. Quand je pénètre dans une médiathèque dont l’accueil est truffé d’ordinateurs, mon cœur saigne…

o-o-o

Je méditais hier encore sur la place du livre dans ma vie alors que je réorganisais ma bibliothèque personnelle : combien de livres dont je ne veux plus, parce que je sais que jamais je ne les relirai, faute d’intérêt pour un contenu trop mince. On s’extasie devant les livres d’autrefois qui traversaient les siècles, constituant un patrimoine qu’on se transmettait de génération en génération. Pourquoi les choses ont elles changé à ce point ? Avons-nous une raison de croire que les nanars publiés aujourd’hui n'aient pas constitué des fond de tiroir d’autrefois ? J’aime croire qu’ils ont bien existé mais seulement à l’état de manuscrits que personne n’aurait songé à publier. Or c’est aujourd’hui où la pérennité du livre est menacée comme jamais, à la fois par les éditions numériques, mais aussi par le fait que les images remplacent à présent le texte – c’est aujourd’hui, dis-je qu’on édite le plus de titres dont la médiocrité décourage le lecteur.

Il n’y a que demi-mal direz-vous, dans ce flot se trouvent sans doute des pépites qu’il suffit de repérer pour les sauver de l’oubli. Car en effet, si on édite à tour de bras, on doit aussi publier les chef-d ’œuvres qui auraient été rejetés autrefois. Aujourd’hui, Marcel Proust (dont on célèbre le centenaire de la mort) aurait peut-être trouvé plus facilement un éditeur pour du Côté de chez Swann – mais c’est bizarre, je n’en ai trouvé aucun cette année.

Si vous en avez repéré un, prévenez-moi. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire