Bonjour-bonjour
Beaucoup d’entre nous protestent contre le montant de leur impôt estimant que ces sommes sont démesurées eu égard aux ressources du contribuable.
--> Mais le problème n’est pas (seulement) là : il est (aussi) de savoir à quoi sont consacrées les sommes perçues par l’État (les impôts bien sûr, mais aussi les taxes).
Un rapport récemment publié par François Ecalle, expert des finances publiques et ancien magistrat de la Cour des comptes souligne ainsi que « le coût de la société ferroviaire pour le contribuable, via les subventions que l’État et les collectivités locales lui versent, s’est élevé à pas moins de 18,5 milliards d’euros en 2021 ». L’auteur du rapport ajoute : « Cette charge s’ajoute au prix payé par les usagers pour acheter des billets de train et elle est donc, en partie, financée par des ménages et entreprises qui n’utilisent pas les services ferroviaires ». (Lu ici)
Voilà le point : même si vous ne prenez jamais le train, vous le payez quand même. Cette idée suppose que les impôts collectent des sommes destinées à tel ou tel budget : une part de vos impôts seraient donc dédiés à la SNCF, une autre aux armées, et une autre encore aux prisons, aux collèges, aux hospices des vieux….
C’est dans cette perspective que Henri-David Thoreau inventa au 19ème siècle la désobéissance civile en refusant de payer au fisc un impôt qu’il jugeait dédié à soutenir des lois esclavagistes qu’il réprouvait. On sait que cette pratique fut réactualisée dans les années 60-70 par les opposants à la guerre du Vietnam ; il ne manque pas de gens aujourd’hui encore pour en poursuivre l’exploitation.
Seulement voilà : l’impôt n’est pas prédécoupé en budgets destinés à satisfaire tel ou tel besoin du pays. L’impôt dû par le contribuable est défini dans sa globalité, même si on sait que celle-ci a été établie par l’addition des sommes nécessaires à chaque activité de la nation. On garde en mémoire l’exemple de la vignette automobile qui a ses débuts fut établie pour soutenir l’aide aux vieux nécessiteux. On sut très vite qu’il n’en serait rien déjà parce que, même si c’était le cas, on n’avait pas le droit d’en faire état.
- Lorsqu’on oublie que l’essentiel est de savoir où va notre impôt, c’est peut-être parce qu’on se fiche de ça, obnubilés que nous sommes par ce bon argent qu’on nous pique alors qu’on avait encore des besoins à satisfaire. Mais ce faisant on oublie aussi de chercher à savoir dans quelle mesure ma contribution va servir à satisfaire des besoins liés au bien du public. Par exemple, savoir que, si je subventionne par mes impôts la SNCF, c’est parce que j’estime bon pour un pays comme la France de disposer d’un dispositif de transport en commun tel que celui-ci.
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