mardi 29 novembre 2022

Vous reprendrez bien un petit Lexomil ? – Chronique du 30 novembre

Bonjour-bonjour

 

Habituellement en arrivant au mois de décembre, c’est ce genre de photo qu’on voyait à la une de la presse.

 

 

Les Galeries Lafayette


Mais aujourd’hui, c’est plutôt celle-ci qu’on peut voir :

 

 

Après avoir rappelé la liste déjà longue des augmentations qui vont du billet de TGV à la baguette de pain, en passant par le ticket de métro et le foie gras, l’auteur de cet article conclut avec philosophie : « La hausse des prix s'installe dans la vie quotidienne des Français »

 

On a ici deux visions du rôle de la presse : l’une qui consiste à informer le public, l’autre à le faire rêver. Bien sûr ce ne sont pas les mêmes organes de presse qui assument habituellement ce rôle mais aujourd’hui avec les informations déjà formatées distribuées par Google, qui sait d’où viennent les images et les info qui arrivent sous ses yeux ? 

Quoiqu’il en soit, on a ici un retournement des habitudes des français : alors qu’en cette période ils sont accoutumés à ne voir fleurir que les joyeuses nouvelles, voilà qu’à présent on ne leur parle que des gens qui souffrent. Ce sont eux qui font la une de la presse en nous expliquant comment ils doivent compter au centime près lors de leurs achats ; pour eux, ce n’est pas l’origine bio ou les prix équitables qui les déterminent : c’est « Pourrai-je payer en arrivant à la caisse ? » Quant aux stations de sport d’hiver qui attendent leurs heureux vacanciers, ce n’est qu’en toute fin de programme que les journaux télévisés s’intéressent à elles.


D’où vient ce revirement dans l’ordre des préoccupations des français ? Ce réalisme qui les motive est-il un résidu des confinements qui les ont habitués à subir les pires contraintes durant les fêtes ? Ou bien sont-ils habitués à être abreuvés par les plaintes qui irriguent les réseaux sociaux ? Toujours est-il que la presse sous toutes ses formes a renoncé à faire rêver ses lecteurs et que les traumatismes et le stress sont devenus son fonds de commerce.

- Allons-nous voir des réveillons de fin d’années moins associés à l’Alkasertzer qu’au Lexomil ?

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