samedi 26 novembre 2022

Quatre raisons de battre votre femme – Chronique du 27 novembre

Bonjour-bonjour

 

Encore un peu d’histoire, pour vérifier que nos comportements d’aujourd’hui ont une source bien ancrée dans le passé. 

Ainsi des violences faites aux femmes, hélas bien présentes encore aujourd'hui et dont la présence est déjà largement répandue dans les manuscrits médiévaux - parfois venus du monde musulman comme on va le voir ci-dessous, mais très souvent aussi issus du monde européen, comme chez nous avec le Roman de la Rose (voir ici)

« C’est ainsi que, vers le milieu du XVIe siècle, le juriste musulman hanafite Ibn Nujaym, né en Égypte en 1520, rédige un traité de droit dans lequel, parmi bien d'autres choses, on trouve cette affirmation : « le mari devra frapper son épouse dans les quatre cas suivants… »

Ibn Nujaym distingue quatre cas dans lesquels cette violence est non seulement légale (“le mari a le droit de frapper sa femme”), mais surtout obligatoire : le mari devra frapper sa femme. » peut-on lire ici, juste avant l’énumération annoncée :

Numéro 4 : « si elle n'observe plus la prière quotidienne »

Numéro 3 : « si elle sort du domicile conjugal sans raison et sans son autorisation »

Numéro 2 : « si elle refuse de le rejoindre dans le lit alors qu'elle s'est purifiée des menstrues ou du retour de couches ».

Numéro 1 enfin : « si elle ne se fait pas belle après qu'il le lui a demandé » (Ref. citée)

 


Un mari frappe sa femme – Anonyme – Vers 1405

 

o-o-o

 

Que nous apprend donc l’histoire ? Que les violences exercées sur des êtres plus faibles, n’auront plus jamais lieu parce que le passé est révolu ? Qu'à l'instar des croyances  naïves et  folles propres à des hommes ignorants, ces brutalités des hommes à l'égard des femmes - telles que le moyen-âge nous les révèle -appartiennent à un passé à jamais disparu ? Ça, c’est bon pour les optimistes naïfs : en réalité ce que les historiens nous révèlent, c'est un éventail d'actes qui restent possibles pour avoir déjà été pratiqués.


- Alors, il est vrai que les motifs énumérés ci-dessus et le droit qui les accompagne n’ont pas encore traversé les siècles pour venir justifier les brutalités actuelles. Mais patience : les talibans ne sont pas loin…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire