dimanche 6 novembre 2022

Le chef, c’est moi ! – Chronique du 7 novembre

Bonjour-bonjour

 

C’est un bruit insistant qui se répand dans les médias : le Président Macron serait déterminé à dissoudre l’Assemblée nationale, et les principaux partis sont déjà prêt pour une nouvelle élection.

Ainsi de Renaissance, le parti du Président, qui a déjà établi un « protocole de dissolution » avec « rétroplanning détaillé » (calendrier d'investitures, formations des candidats, etc) afin d'être paré à « toute éventualité ». Le financement d'une future campagne serait également assuré : « On a plus de 40 millions d’euros d’immobilier. Si nécessaire, on aurait un emprunt très rapidement sans problème. » (Lu ici)

Dans l’opposition on n’est pas en reste : la députée LFI Clémentine Autain assure que son parti est « prêt » à retourner devant les électeurs : « Non seulement on a les idées, le projet, les candidatures, mais nous avons même stocké du papier en cas de dissolution précipitée »

Sébastien Chenu quant à lui a déclaré pour le RN : « Nous sommes prêts à partir en campagne, nous sommes prêts à gouverner le pays » (Art. cité)

 

Pourquoi en arriver là ? On sait que la sécession parlementaire en cours n’a pas été exempte de difficultés pour la majorité présidentielle, et que par ailleurs, les multiples accrochages entre élus (dont témoigne encore la sanction prise à l’encontre de Grégoire de Fournas), contribuent à délégitimer les élus.

- Seulement Emmanuel Macron a d’autres raisons encore de vouloir dissoudre – ou du moins de menacer de le faire : « Il y a un sujet de gestion de la majorité, et la dissolution permet de rappeler « qui est le chef », a indiqué un collaborateur de l’époux de Brigitte Macron« Le message, c’est : si vous continuez à déconner avec des amendements perçus par l’Élysée comme orthogonaux avec la doctrine macroniste, ça peut devenir un problème", a-t-il poursuivi. « La remobilisation interne de la majorité doit être notre priorité », a résumé un proche du chef de l’État. » peut-on lire dans Gala (oui, Gala : et alors ?)

 

- Bref, le Président adore la positon de chef que lui confère le pouvoir et il n’est que de se rappeler que, quelques jours à peine après son investiture en 2017, il a viré le chef d’état-major des armées et disant haut et fort : le chef, c’est moi !

Oui, être président de la république ce n’est pas seulement avoir des titres biscornus tels que « co-prince d’Andorre », ou « chanoine du Latran » ; c’est aussi disposer « d’outils » propres à mettre en action ce pouvoir en sachant qu’on est le seul à en disposer. Ainsi du pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. 

On imaginerait facilement une fiction montrant un président de la République à la personnalité infantile jouant à dissoudre la chambre des députés comme ça, sans raisons, juste pour voir. Mais le Président Macron n’a rien à voir avec ce genre d’attitude. Il veut des députés aux ordres, agissant non selon leur conscience mais selon les injonctions reçues. Du temps du président De Gaulle on parlait d’assemblée de « godillots » – autrement dit bien servile.

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