jeudi 3 novembre 2022

L’art de plumer l’oie sans la faire crier – Chronique du 4 novembre

Bonjour-bonjour

 

Pour apaiser les tensions sociales la politique économique du pays est très classique : elle consiste à distribuer toujours plus d’argent sous forme d’aides et de subventions, tout en réduisant les impôts pour rendre du pouvoir d’achat. La suppression de la taxe sur l’audiovisuel est là pour nous en donner l’exemple.

Oui, mais qui paye ? Y aurait-il un tour de passe-passe, l’argent nécessaire venant toujours de la poche du contribuable ? Certains experts, comme Aurélien Baudu le pensent en déclarant : « Alourdir les prélèvements pesant sur la consommation permet de plumer l'oie sans trop la faire crier ». 

--> Cet expert en finances publiques ne fait que reprendre la formule de Colbert, qui déclarait : « L'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris. » 

 

Seulement voilà : depuis Colbert, l’oie fiscale est devenue hyper-sensible et rendre indolores les prélèvements est un art aujourd'hui extrêmement difficile. 

Du coup, la stratégie gouvernementale est devenue très subtile : il s’agit d’alléger l’impôt tout en aggravant la taxation : dans le même temps l’oie se réjouit de ne plus sentir qu’on lui arrache ses belles et grandes plumes et ... elle ne se rend pas compte que - si, on continue, en arrachant le petit duvet, juste là, sous le ventre.


Sceptiques ? Vous avez raison : les jacqueries fiscales des Bonnets rouges et des Gilets jaunes attestent combien ce subterfuge est devenu difficile à faire passer. Même le « super-profit » réalisé par le gouvernement grâce à l’augmentation des prix du carburant et des taxes qui lui sont attachées n’a trompé personne.

Alors on a essayé une technique différente : il s’agit, grâce à l’emprunt de dissocier le moment où on dépense de celui où l’on paye. On fait en sorte que les oies qui seront plumées soient encore à peine sorties de l’œuf : quand elles rembourseront la dette, ça fait longtemps que nous, les grosses oies nous aurons bien rempli notre jabot.



Toutefois il ne faut pas oublier que,  si on engraisse l'oie, c'est quand même parce que ça rapporte.

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