Père, gardez-vous à droite… Père, gardez-vous à gauche ! – Chronique du 2 novembre

Bonjour-bonjour

 

Pour faire passer son projet de loi sur l’équipement énergétique du pays, le gouvernement doit passer des accords avec la droite (RN entre autres) pour la construction de nouveaux EPR, et avec la gauche pour les nouveaux parcs éoliens, illustrant ainsi sa position minoritaire.

On pense au roi de France Jean le Bon que son jeune fils (le futur Philippe le Hardi, alors âgé de 14 ans), exhortait ainsi alors qu'il était encerclé par les troupes anglo-gasconnes durant la bataille de Poitiers en 1356.

 

A Poitiers, le roi combat à pied et va être fait prisonnier

Comme Jean Le Bon, le Gouvernement doit se protéger de la droite et se protéger de la gauche ; seulement voilà : alors que les anglo-gascons étaient unis contre la France en 1356, les ennemis du gouvernement sont aujourd’hui divisés et il peut alternativement utiliser l’un pour combattre l’autre.

Cette situation illustre la déroute des idéologies qui voudraient que l’ennemi politique soit rejeté dans l’enfer parlementaire une fois pour toutes, et non qu’on le dénonce un jour comme ennemi de la France pour, le jour suivant, faire ami-ami avec lui. Mais aujourd’hui ce pragmatisme est le seul qui soit efficace, et on l’utilise tant que ça se peut.

Quoique… Tant qu’à référer au moyen-âge pensons aussi à Machiavel et à son ouvrage de conseil au Prince, rédigé juste à sa fin en 1515. Machiavel y met en garde Laurent de Médicis contre les traités d’alliance avec des voisins plus fort que Florence, comme l’ont fait les Princes italiens avec la France : l’allié d’un jour peut devenir un envahisseur qui ne rentrera pas chez lui après avoir vaincu l’ennemi. 

Jusqu’ici ce sont les éventuels alliés qui se méfient d’être phagocytés par le pouvoir ; mais l’inverse ne risque-t-il pas d’arriver ? Par exemple que Renaissance (parti au nom joliment machiavélien) se confonde avec un parti de droite ? Re-par-exemple avec « les Républicains » ?