Bonjour-bonjour
Ce que vous voyez ci-dessus, c’est une cantine militaire située à Dijon durant la Grande Guerre. Baptisé plaisamment « Poilus palace », c’était un établissement « à l’hospitalité simple mais confortable » selon Eugène Fyot (1) On y trouvait une portion de veau froid ou de jambon pour 0,60 franc ; un œuf cuit dur, un bol de salade de pommes de terre et haricots, une part de saucisson ou du fromage pour 0,25 franc ; une tablette de chocolat à 0,20 franc ou un morceau de pain à 0,05 franc. (Lire ici)
Quant au "pinard" qui fait le titre de ce Post,
on trouvera une évocation de son rôle dans la vie quotidienne des poilus avec cette chanson qui dit « Le pinard / C’est de la vinasse / Ça réchaufe là ousque ça passe /…) A voir ici.
- Voilà la vie des soldats quand ils étaient en repos, c’est à dire qu’ils ne risquaient pas momentanément de mourir sous les obus ennemis.
… On songe, en ce 11 novembre, plus d’un siècle après ces évènements, combien nous restons ignorants de la vie réelle de ces hommes qui ont tout quitté, leur famille, leur travail, leur habitudes pour se retrouver dans la boue, dans la contrainte de se cacher, dans la peur de mourir et la souffrance des blessures. Comment supportaient-ils cela ? Par exemple comment l’armée gérait-elle leur sexualité ? Des études assez nombreuses aujourd’hui sondent les pratiques sexuelles des soldats et de leur femme restée au foyer : on en trouvera des détails ici.
- Mais la vie quotidienne du poilu était semble-t-il ailleurs : quand un écrivain comme Maurice Genevoix consacre une période entière de sa vie et de son œuvre (2) à décrire le quotidien de soldats dont il avait le commandement sur le front, il insistait essentiellement sur la boue. Quand il évoque (sans même y faire plus attention que cela), la différence de vie qui distingue les officiers des hommes de troupe, c’est pour dire son scrupule de gradé de trouver un cantonnement pour ses hommes lors des marches ou des périodes de repos. L’attribution de logement confortable était réservée aux gradés, les granges étaient pour les poilus. Genevoix rapporte que son souci est de trouver pour les hommes placés sous sa responsabilité une grange sans trop de courant d’air et si possible en dehors des tirs d’obus boches. Quand aux tranchées, leur confort était parfois assez poussé, sous condition de cantonnement stable. D’ailleurs l’installation ne pouvait être trop durable, du moins en première ligne, en raison de la rotation des bataillons qui y étaient affectés.
L’art de la guerre a certes beaucoup évolué ; n’empêche que dans le Donbass aujourd’hui même des hommes font la guerre tapis dans des tranchées qui ne doivent pas être très différentes de celles de 14.
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(1) Dans la Revue de Bourgogne 1916-1917
(2) Il s’agit de Ceux de 14 (GF 9,90 €)
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