dimanche 20 novembre 2022

La corrida bientôt dans la poubelle de l’histoire ? – Chronique du 21 novembre

Bonjour-bonjour

 

L'Assemblée nationale examinera le 24 novembre un projet de loi proposé par Aymeric Caron, député LFI, visant à interdire la corrida sur l'ensemble du territoire, qui réactive des débats qui ont bien des fois agités la France. On voit donc encore une fois les passions se déchainer à propos de l’existence des corridas, opposant les défenseurs des taureaux aux afficionados de ce spectacle.

--> Les premiers considérent que la tauromachie n’est qu’un « spectacle de désolation », les seconds qu’il s’agit, comme le suggère l’illustration suivante, d’une véritable « œuvre d’art » (lire ici). 

 


Pablo Picasso – Série consacrée à la tauromachie


- Alors que les adversaires de la corrida placent le débat au niveau de la morale, ses défenseurs crient à l’abus d’un État qui veut réduire à néant les pratiques locales propres à manifester l’identité culturelle des régions. Évoquant ce projet de loi, le jeune toréro El Rafi s’emporte : « Cela ne me paraît pas normal de faire voter une loi pour une pratique locale, qui touche à notre identité. Je n'impose pas ma culture aux autres, mais on demande juste le respect de nos traditions ». Allant plus loin encore, certains estiment que, dans le sillage de la corrida, c’est l’interdiction de la chasse, sous toutes ses formes qui se profile, ajoutant : « L'objectif d’/Aymeric/ Caron, c'est de supprimer toutes les passions rurales qui touchent à l'animal. » (art. cité)

 

- Mais d'autres encore, plus modérés, prônent l’indifférence prudente : « Laissons la corrida glisser toute seule dans la poubelle de l’histoire » disent-ils. Selon eux, les cultures des sociétés occidentales contemporaines évoluent vers un rejet de la souffrance animale, principalement lorsqu'elle est infligée par la cruauté des hommes, et plus encore quand il s’agit d’un but ludique : là, c’est le sadisme qui est convoqué pour expliquer ce plaisir jugé morbide.

Cette évolution entamée depuis très longtemps, peut-être plus d’un siècle, permet aussi de rejeter l’argument de la tradition invoquée pour associer la corrida à l’identité culturelle : l’histoire montre que les plus enracinées de ces coutumes peuvent le moment venu tomber en totale désuétude : « On a bien interdit les duels, pourquoi pas la corrida ? »

Dans ce cas, la seule question est de savoir si le moment propice est arrivé : pour cela rien ne vaut l’expérience d’un projet de loi débattu et voté par l’Assemblée nationale.

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