vendredi 25 novembre 2022

16 semaines de vacances dont personne ne veut ! – Chronique du 26 novembre

Bonjour-bonjour

 

Vous avez peut-être un/e neveu/nièce, ou un fils/fille – ou un petit fils/etc. – qui est en instance de choix pour son avenir. Sera-t-il(elle) ingénieur informaticien, trader ou hôtesse de l’air ?

 

Vous verrez bien. En tout cas, une certitude : vous ne risquez sûrement pas de compter un nouvel enseignant dans votre descendance : les concours d’enseignants ne parviennent même pas à faire le plein de candidatures ; on en a la preuve avec la clôture des inscriptions qui vient d’être reculée pour permettre à d’éventuels repentir de se faire jour. 

Imaginez ! Un emploi à vie + 18 heures de service par semaine + 16 semaines de congés par an : tout ça et personne n’en veut !

 

Ça demandait un peu d’explication : une mission parlementaire s’y est collé et le résultat est connu aujourd’hui.

On lira le résultat ici : je me contenterai de souligner quelques point.

            * L’idée est d’abord de donner plus de place à la formation au cours des études universitaires. Jusqu’à maintenant on devient enseignant grâce à un concours qui reste essentiellement centré sur la discipline. On a encore des jeunes profs, brillamment diplômés – par exemple de littérature – qui débarquent devant une 6ème illettrée quelque part dans le 9.2 (mais ailleurs c’est pareil).

Mieux connaitre le métier c’est attirer des candidats qui seront peut-être universitairement moins brillants, mais capable de transmettre aux élèves d’aujourd’hui leur savoir – qui de toute façon sera bien au-dessus des besoins. 

--> Ça, j’y crois.

            * Ensuite on voudrait mieux faire coïncider les voeux des jeunes enseignants et la région où ils vont débuter. Les régions les moins recherchées sont en même temps celles où on ne forme pas assez d’enseignants : d’où la nécessité d’exiler de jeunes profs loin de leur terroir. C’est vrai des professeurs d’origine antillaise ; c’est vrai aussi (je l’ai vérifié par moi-même) des jeunes philosophes nommés loin du 5ème arrondissement de Paris.

La réponse à cette situation consisterait à accentuer la mobilité des enseignants et à rendre plus transparents les mécanismes d’attribution des postes.

--> Ça je n’y crois pas : on se contente de dire aux jeunes profs : « Votre poste est dégeu’ mais rassurez-vous, vous allez pouvoir vous tirer très vite ». Mais vous n’aurez personne pour dire : « Restez dans ce poste dont vous ne vouliez pas, car on va vous donner des moyens effectifs pour réussir à enseigner à ces jeunes défavorisés. » 

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