Bonjour-bonjour
On avait eu un aperçu des approximations dans l’évaluation des montants des retraites concernées par le plancher à 1200€. On s’était dit que c’était la faute du seul ministre du travail – excusez du peu ! – qui avait fait flamber ce chiffre en réalité très restreint.
Mais ce n’était là qu’un avant-goût de ce qui allait suivre : on apprend en effet aujourd’hui que le COR (= Conseil d’Orientation des Retraites) retourne complètement son évaluation du déficit des caisses de retraites, qui, jugée mineure en février est aujourd’hui considérée comme conséquente (= plus de 8 milliard d’euros). Une telle erreur qui a joué un rôle majeur dans le conflit (les syndicats jugeant que la réforme-Macron était injustifiée compte tenu de ces prévisions) était de surcroit une récidive, la même dérive s’étant déjà produite en 2017 au point que même Bruno Lemaire dit aujourd’hui prendre les prévisions du COR avec prudence.
Qui donc est responsable ? Comme il est impossible de croire que des erreurs pareilles ne viennent que de l’incompétence des fonctionnaires, on doit avoir un décalage dans les critères pris en compte : on ne parle pas de la même chose en février et aujourd’hui. Mais alors, comment ne pas s’en être aperçu ? Et s’il s’en était aperçu, pourquoi le gouvernement n’aurait-il pas mis en cause dès février ces prévisions qui lui étaient défavorables et qu’il pouvait juger erronées ?
Imaginez que le comptes de la France soient tous aussi corrompus ; que le reste à dépenser de juillet soit égal à zéro, parce que les gros ordinateurs de Bercy avaient buggé ? Et que du coup, les fonctionnaires ne pourraient plus être payées, la dette non remboursée, la sécu en faillite ?
Aujourd’hui, tout passe par l’argent. On n’en était pas là au 17ème siècle : la question était : faut-il admettre la doctrine de la prédestination ? Et pour répondre c’était une question de conviction : le plus on était puissant, le plus on était convaincant.
Avouez que si la réponse est facile c’est parce que la vérification est difficile.
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