Bonjour-bonjour
Ce que vous voyez là, c’est un aigle nazi en bronze repéché sur l’épave d’un destroyer allemand coulé au début de la guerre en 1939. Repéché il y a 17 ans, il attendait depuis une affectation nouvelle – elle vient d’être trouvée : cette figure de la violence et de la guerre va être fondu et servira à produire une nouvelle sculpture représentant... une colombe, le symbole de paix que chacun connait. (Lire le détail ici)
L’avantage avec cette histoire, c’est qu’elle correspond à une période historique ancienne dont le détail est bien connu : on sait qui sont les méchants, les violents, les barbares. Et on sait aussi qui sont les gentils, les victimes, les civilisés. Il n’y a donc aucun inconvénient à détruire (symboliquement) la représentation des premiers et à produire un nouveau symbole des seconds. Tout est bien classé, en ordre, connu.
Mais serions-nous capables de faire la même démarche pour des conflits plus récents ? Pour la guerre d’Algérie par exemple ? Ou pour celle du Vietnam ? Et pour l’Ukraine ?
On voit alors que nos certitudes changent de nature : là où régnait la culture scientifique des historiens on ne retrouve que les clameurs des idéologies, des propagandistes et des politiques.
- Et encore : notre science, même historique est bien peu de chose pour évaluer chaque acte, chaque séquence chaque opération de ces guerres. Et puis avec quel étalon évaluer tout ça ? A ce compte-là, même les barbares nazis pourraient avoir leur chance au tribunal de l’incompétence humaine.
Mais il en va de l’histoire comme de toutes les choses humaines : jamais entièrement blanches comme la colombe, jamais tout à fait noires comme l’aigle (?), nous devons forcer la nature pour juger. Mais même au Jugement dernier la balance de saint Michel ne peut rester en équilibre : elle doit pencher d’un côté ou de l’autre.
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