Bonjour-bonjour
C’est un fait avéré : les plus sérieux commentateurs de la vie politique française (pour ne pas dire européenne – voire même occidentale) observent que les démocraties connaissent une crise de confiance, qui ne parait disparaitre que dans les cas où de futurs dirigeants se livrent à des promesses qui bafouent les valeurs des démocraties elles-mêmes.
Mais pour qui regarde aussi en contre-champ – du côté des citoyens – une longue plainte, toujours la même, s’élève : « On ne nous écoute pas ; nous sommes abandonnés par ceux-là mêmes qui devraient nous soutenir ; nous refusons leurs décisions et on n’en tient pas compte »
La crise qui se révèle alors est peut-être aussi vieille que la démocratie elle-même – en tout cas que les analyses qui ont accompagné ses premiers balbutiements au 18ème siècle. Il s’agit du non-consentement aux choix faits à la majorité, même limitée à une voix, par laquelle la démocratie prétent supprimer les conflits. Car telle est la condition de la démocratie : que le peuple, unanimement ait décidé de se ranger aux décisions majoritaires.
Alors, bien sûr, cette situation intenable se dissimule : le « peuple » défini à partir des manifestations de rue et des sondages d’opinion prétend être la majorité. Ce qui pose problème lorsqu’il succède à des élections régulières. Où donc est le peuple ? Dans les urnes ou dans la rue ?
Mais peut-être que mon analyse est trop optimiste. Peut-être que plus fondamentalement encore la crise vient du refus de consentir aux choix opérés par la majorité. « Pourquoi serais-je tenu à faire ce qui ne me convient pas simplement parce que la majorité en a décidé ainsi ? »
Face à ce refus, les dirigeants n’ont qu’une solution : donner à tous ce qu’ils demandent. Ce qui veut dire qu’on peut faire vivre une démocratie dans l’opulence des bénéfices de l’économie (1). Par contre quand il faut choisir, et donc appliquer des mesures étalonnées aux valeurs de la Nation, alors, ça cloche un peu…
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(1) Je me tiens aux cas où on pourrait satisfaire tout le monde (à condition d'en avoir les moyens) sans que cela entraine des effets contradictoires.
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