Bonjour-bonjour
Faisant allusion aux rumeurs de remaniement ministériel, Élisabeth Borne a déclaré : « Je ne suis pas dans le commentaire, mais dans l’action. Il y a une feuille de route que je mets en œuvre pour répondre concrètement aux préoccupations des Français. Sur le pouvoir d’achat, le plein-emploi, la transition écologique, l’éducation, la santé, la sécurité et la justice, on avance » (Lu ici)
C’est l’occasion de réfléchir au travail des commentateurs de la vie politique qui occupent les plateaux télé-24/24 : on ne doit pas confondre leurs commentaires avec les actions ministérielles sans laquelle d’ailleurs ils n’existeraient pas. Les uns agissent ; les autres pensent.
Toutefois, à séparer ainsi l’action de la pensée on risque de ranger l’exécutif dans la catégorie des impulsifs qui ne font que ré-agir. C’est que j’ai à dessein flouté la formule de la pensée ainsi soustraite à l’action ministérielle : laissant croire que l’administration ne faisait qu’exécuter, j’ai laissé dans l’ombre le moment de la réflexion destiné à définir le projet. Car alors, il y a forcément un moment de commentaire, même dans le cas de l’action ministérielle : c’est celui de l’évaluation.
- A qui donc revient-elle ? Et comment se distingue-t-elle des commentaires de « commentateurs » professionnels ?
On pourrait envisager de comparer les commentaires effectués par ces derniers avec ceux qui accompagnent l’évaluation des ministres eux-mêmes.
--> Qui donc est le mieux placé pour faire un commentaire objectif ?
* On peut penser que les acteurs proprement dits ayant une connaissance objective des circonstances de l’action sont supérieurs dans cet exercice aux « spécialistes » des plateaux télé qui doivent se contenter de sources plus ou moins bien informées.
* Toutefois on ne peut écarter le rôle de la subjectivité dans ce travail : les acteurs ne sont-ils pas impliqués de trop près de façon trop personnelle dans ces actions pour que leur évaluation ne soit pas entachée de partialité ?
* Le commentateur de son côté pourrait être motivé par la recherche de l’exactitude de son commentaire : sa réputation serait grandement enrichie s’il était confirmé par le déroulement des faits.
Reste à savoir si le moment du commentaire n’est pas superflu ? Après tout qu’importe ce qu’on pense des actions ? Dès lors qu’elles ont été accomplies, il n’y a plus à revenir dessus (1).
Toutefois, rappelons-nous le jugement de Hegel : « Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve (= la philosophie) prend son envol »
Certes la philosophie ne peut saisir le présent car elle n’a de prise que sur l’accompli. Mais comment saurions-nous dans quelle direction nous sommes orientés si nous n’avions pas cette façon de penser ?
------------------
(1) C'est ce que semble penser le Président suite à la réforme des retraites.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire